Twitter : des magistrats #censurés

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Une enquête a été ouverte après des tweets postés lors d’un procès à Mont-de-Marsan.

Twitter se réveille en colère mercredi matin. Deux magistrats, très actifs sur le site de microblogging, font l’objet d’une enquête administrative après avoir posté des tweets pendant un procès d’assises à Mont-de-Marsan, révèle le quotidien régional Sud Ouest. En cause, le ton de leurs tweets, à mille lieux du sérieux de l'audience. Mais pas que.

"Bon, ça y est, j’ai fait pleurer le témoin"

"Proc_Gascogne" et "Bip_Ed" ont largement commenté l’audience à laquelle ils assistaient, non sans humour. "On a le droit de gifler un témoin ? #jplq", s’interroge l’un d’eux. "Bon, ça y est, j’ai fait pleurer le témoin… #Oranginagrouge", écrit l’autre avant d’ajouter : "Question de jurisprudence : un assesseur exaspéré qui étrangle sa présidente en pleine audience ça vaut combien ?".

Des messages teintés de l'humour potache caractéristique de Twitter. De nombreux magistrats "live tweetent" - c’est-à-dire commentent en direct – certains procès ou audience, sur un ton parfois pinçant. Mais si cette liberté de ton ne peut leur être reprochée, c’est le respect de l’indépendance entre un parquetier et un magistrat du siège qui serait ici en question.

Twitter indigné

Les deux magistrats sont réduits, sur le Web, au silence pour le moment. Outre leurs comptes Twitter, leurs pages Facebook et leurs blogs respectifs sont aujourd’hui inactifs. Une absence des réseaux sociaux très vite remarquée et déjà regrettée par les utilisateurs du site de mircoblogging. "En tout état de cause, le cas @Bip_Ed et @Proc_Gascogne va changer Twitter. Je sens que ça va être moins intéressant… " écrit l’un d’eux. Certains n’hésitent pas à parler de censure : "J'apprends seulement que @Proc_Gascogne a disparu de Twitter. Je suis révoltée par cette #censure".

Cette affaire ouvre la question de la liberté d’expression des magistrats. Plusieurs avocats et juges ont également fermé leur compte Twitter mercredi matin par crainte d’être eux aussi blâmés.