Trop d’agressions dans les transports

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
L'Union des transports publics et ferroviaires réclame l’implication des pouvoirs publics.

Les agressions dans les transports urbains sont restées à un niveau élevé en 2009, selon l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP). Le nombre d'agressions signalées aux entreprises de transport (Keolis, Veolia-Transdev...) par le personnel, les victimes ou la police, est passé de 2.557 en 2008 à 2.760 en 2009, soit une hausse de 7,9%, indique l'UTP dans un rapport diffusé lundi.

Les agressions sur le personnel suivies d'un arrêt de travail se sont élevées à 737 en 2009, contre 743 en 2008 selon le syndicat professionnel. Il a sondé 117 de ses quelque 160 entreprises adhérentes (hors SNCF et RATP), représentant 95% des 44.000 salariés de la profession. En Ile-de-France, les données de la SNCF et de la RATP suivent les mêmes tendances, d'après l'UTP.

Un "coup d'accélérateur" ?

Ces chiffres restent néanmoins inférieurs à ceux des années 2000-2004, qui avaient connu des pics d'agressions. Depuis début 2010, alors que des actes de vandalisme contre des bus comme à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) et des agressions de contrôleurs ou conducteurs à Nice, Nîmes ou Montpellier ont fait beaucoup de bruit, l'UTP n'a pas observé "d'évolution particulière" et souligne l'effet amplificateur de la "médiatisation".

La CGT perçoit néanmoins un "coup d'accélérateur" sur les agressions ces trois derniers mois, et la CFTC estime que les chiffres sont "minorés" car les entreprises seraient réticentes à les livrer. Pour Benoît Juéry, chargé de la sécurité à l'UTP, "globalement il n'y a pas d'aggravation de l'insécurité dans les transports, mais il y a beaucoup de tensions sur le terrain, d'autant que des actes comme les jets de projectiles se sont banalisés".

L’Etat doit intervenir

Le coût du vandalisme sur le matériel a atteint son plus haut atteint depuis treize ans. Au total, les entreprises ont consacré à cette lutte plus de 131 millions d'euros en 2009, avec notamment 95.500 heures de formation pour le personnel et un équipement accru en vidéosurveillance. Quelque 70% des véhicules en sont équipés, "ce qui couvre les zones à risque", estime Bruno Gazeau délégué-général de l’UTP.

Alors que la fréquentation des transports urbains ne cesse de croître l'UTP relève que les unités de police nationale consacrées aux transports en commun, au nombre de dix en dehors de Paris, n'ont pas été développées depuis dix ans. "Les entreprises et les collectivités qui ont la responsabilité des transports ont rempli leur obligation de moyens pour lutter contre l'insécurité. A l'Etat d'assurer sa compétence régalienne", réclame Bruno Gazeau