Travail illégal chez un géant des camions?

Des soupçons de travail illégal pèsent sur le groupe de transport français Norbert Dentressangle.
Des soupçons de travail illégal pèsent sur le groupe de transport français Norbert Dentressangle. © MAXPPP
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avec Pascal Berthelot , modifié à
Le groupe français Norbert Dentressangle a été la cible de quatre perquisitions mercredi.

Vous avez forcément déjà croisé ces camions rouges sur les routes. Ils appartiennent au transporteur français Norbert Dentressangle, un groupe aujourd'hui visé par une enquête pour travail dissimulé. Quatre sites ont été visés mercredi par des perquisitions, à Sevrey, en Saône et Loire, à Chambéry, en Savoie, à Saint-Rambert-d'Albon, dans la Drôme et à Semécourt, en Moselle.

Des soupçons de travail illégal pèsent en effet sur ce géant du transport, qui compte 33.000 salariés dans le monde, dont 15.000 en France. Cyril Julien, délégué syndical CFTC, n'hésite pas à asséner au micro d'Europe 1 : "la combine du groupe Norbert Dentressangle est relativement simple".

"Ils arrivent en bus et repartent en bus"

Selon lui, il s'agirait de "créer des filiales sur des pays de la communauté" et de "faire travailler directement sur des sites français les salariés de ces filiales-là", explique-t-il à Europe 1. Ces travailleurs "arrivent en bus et repartent en bus, pour leurs vacances ou leurs week-ends, quand ils en ont".

Le tout en étant dans l'illégalité, selon le syndicaliste, qui affirme qu'il n'y a "pas de déclaration, ni fiscale, ni au service de l'inspection du travail, ni à l'Urssaf". Pour l'entreprise, le stratagème aurait représenté "un rapport de un à deux au niveau des coûts salariaux directs". Et les "règles en matière d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail sont moins suivies et beaucoup moins respectées".

Licenciements pour faute

Cyril Julien affirme que les conducteurs français pâtissent de ce système, contrairement à ce qu'assure la direction. "On a subi des vagues de licenciements successives", indique-t-il, taclant au passage la politique de l'entreprise. Ces licenciements, "économiques pour une petite partie", sont "en majorité des licenciements pour faute, puisque c'est la pratique sociale du groupe de licencier les gens pour faute".