Toulon : un violeur présumé remis en liberté

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Frédéric Frangeul avec Guillaume Biet , modifié à
Mis en examen, l’individu est soumis à un contrôle strict. Une décision qui scandalise les policiers.

Des aveux de viol. C’est une décision d’un magistrat que les policiers n’arrivent pas à digérer. Mis en examen à l’issue de sa garde à vue durant laquelle il avait avoué cinq viols sur sa nièce, un militaire a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire à Toulon. Les policiers y voient une illustration du "rejet du tout carcéral" prôné par la réforme pénale de la garde des Sceaux Christiane Taubira.

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La colère des policiers. "Cette décision a scandalisé nos collègues car aujourd’hui, nos concitoyens ne peuvent pas comprendre qu’un violeur d’enfant soit remis en liberté", estime Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de police Synergie, qui a rendu public mardi, en masquant les noms, cette ordonnance. "On sait très bien que lorsqu’on a ce type de penchants, on est susceptible de réitérer", indique-t-il.

Les justifications du JLD. Pourtant, le juge des libertés et de la détention de Toulon, à l’origine de la remise en liberté du suspect, a bien motivé sa décision. Il argue que le suspect s'est "expliqué sur l'ensemble des faits qui lui sont reprochés", n'a pas "menti", que rien "ne permet à ce stade" de supposer qu'il y a eu d'autres victimes. Il présente  en outre, fait valoir le JLD, "de sérieuses garanties de représentation", n'a "jamais été condamné" et "reconnaît les faits (...) sans chercher à minimiser (leur)gravité", selon l’ordonnance.

Des garanties. Le suspect est par ailleurs soumis à un contrôle judiciaire strict :  il n’a pas le droit de quitter le Var, il doit pointer au commissariat chaque semaine, il est obligé de se soigner et il est éloigné de sa victime qui vit à 400 kilomètres de là. Autant de mesures prévues par la loi pénitentiaire votée en 2009, sous la précédente majorité.