Les proches du couple Viguier, entendus depuis jeudi par la cour d'assises du Tarn, ont jugé pour certains "ridicule" la culpabilité de Jacques Viguier, tandis que d'autres qualifiaient d'"irréaliste" l'idée d'une fugue de sa femme, Suzi.
Sylvie Fabre, danseuse et collègue de Suzanne Viguier, s'est dite "agacée, d'entendre l'hypothèse d'une disparition volontaire, la jugeant "irréaliste". "Elle était accrochée à la vie, aimait ses enfants et n'était pas une personne fragile ou instable", a-t-elle martelé à la barre.
Avis plus contrasté d’une autre de ses amies, Nathalie Durand, "L'histoire qu'il (Jacques Viguier) aurait pu la tuer parce qu'il ne voulait pas divorcer est ridicule". Interrogée sur une éventuelle disparition de Suzi, la jeune femme est plus mesurée : "Oui, j'ai pensé qu'elle ait pu partir car elle était au bout du rouleau", a-t-elle dit à la cour. Selon elle, l'enquête policière "a toujours essayé de fabriquer un coupable sans que l'on recherche véritablement Susi".
Le dernier témoignage de la journée de vendredi a apporté un élément nouveau qui vient jeter un doute, selon les avocats de la défense, sur la fiabilité des déclarations d’Olivier Durandet, l'amant de Suzanne Viguier.
"Réminiscence tardive"
Philippe Couturier, parrain de la fille aînée du couple Viguier, a indiqué au tribunal qu'Olivier Durandet lui avait déclaré être entré dans la maison familiale des Viguier le dimanche dans la journée, après l'avoir raccompagnée au petit matin, alors que jusqu'ici l'amant a toujours indiqué s'être rendu dans la maison que le lundi.
L'avocat des parties civiles, Francis Szpiner, a reproché à Philippe Couturier de ne pas avoir fait état de cette remarque lors de son audition comme témoin en première instance, tandis que l'avocat général Marc Gaubert s'est étonné de cette "réminiscence tardive". Le président du tribunal a reconvoqué le 15 mars, jour où est attendu le témoignage d'Olivier Durandet.