Sureté nucléaire : le gouvernement veut sévir

Les militants de Greenpeace ont installé une banderole interpellant François Hollande sur la centrale.
Les militants de Greenpeace ont installé une banderole interpellant François Hollande sur la centrale. © GREENPEACE
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avec AFP
L’Intérieur et l’Écologie étudient "des sanctions pénales plus lourdes" pour les intrusions.

L'INFO. A pied,enparachute, en bateau, l'intrusion dans une centrale nucléaire par des militants de Greenpeace est devenue un véritable tube de l'été. A tel point que le gouvernement, échaudé par le dernier coup en date, l'intrusion lundi de 29 militants sur le site nucléaire du Tricastin, dans la Drôme, veut désormais sévir. Dans un communiqué conjoint publié mardi, le ministre de l'Intérieur et son homologue de l'Ecologie ont durci le ton à l'égard des activistes écolos. Ainsi, Manuel Valls et Philippe Martin envisagent de faire évoluer le cadre juridique encadrant actuellement cette question.

Quelle qualification pour ces faits ? La seule qualification pénale s'appliquant aujourd'hui aux actions de militants sur une centrale, telle que l'intrusion de lundi, est aujourd'hui "la violation de propriété privée".   Une autre qualification pénale possible, généralement retenue, est aussi l'"intrusion dans un point d'importance vitale", a précisé le ministère de l'Intérieur. Une situation que les ministres jugent " manifestement inadapté(e)" en signalant que "des sanctions pénales plus lourdes sont à l’étude", dans un but dissuasif. Le gouvernement veut également que cette évolution du cadre juridique facilite "la discrimination entre les intrusions pacifiques à objectif médiatique et celles visant à porter atteinte à l'intégrité des installations", précise le communiqué.

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Une intrusion sans danger ?  C'est ce que le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, avait précisé  plus tôt, assurant que l'action du Tricastin était "une action médiatique qui ne représente pas de danger pour la sécurité des installations". "Il n'y a pas eu de pénétration dans les enceintes de sécurité", avait ajouté une porte-parole d'EDF alors que l'action des militants de Greenpeace visait justement à pointer du doigt les  manque de sécurité dans la centrale : "Tricastin est une des centrales les plus dangereuses, une des cinq à fermer en priorité, notamment du fait des fissures du réacteur 1", avait précisé Isabelle Philippe, la porte-parole de l'organisation. A la mi-journée, les 29 activistes qui s'étaient introduits sur le site avaient été interpellés et placés en garde à vue.

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© Greenpeace

Quelle sécurité pour les centrales ? C'est la gendarmerie nationale qui est officiellement chargée de la protection des centrales nucléaires en France. Chacune des 18 centrales nucléaires en activité abrite un "peloton spécialisé de protection de la gendarmerie" (PSPG), créé à la suite d'une convention signée en février 2009 entre l'exploitant EDF et la gendarmerie. Ces unités comptent une trentaine de membres, tous volontaires, formés par le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Ils sont chargés de lutter contre les "intrusions et les actes de malveillance", d'assurer une surveillance des centrales et doivent également pouvoir intervenir rapidement.

Ils patrouillent aux abords des sites 24 heures sur 24. Les PSPG forment le premier niveau de protection des centrales, le groupement de gendarmerie du département pouvant leur apporter leur appui dans un second temps. En dernier ressort, c'est le GIGN qui intervient, l'équipe d'alerte d'une trentaine d'hommes devant pouvoir se déployer sur un site attaqué en moins de deux heures avec des hélicoptères positionnés à Villacoublay, dans les Yvelines.