Squarcini défend ses troupes

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Pour le directeur de la DCRI, il était "impossible" d'aller plus vite pour arrêter Mohamed Merah.

Dans une longue interview au Monde, daté samedi, le patron de la DCRI Bernard Squarcini répond point par point aux critiques et aux interrogations sur la surveillance de Mohamed Merah par la Direction centrale du renseignement intérieur.

"C’est un Janus, quelqu’un qui a une double face"

La DCRI ne pouvait pas intervenir plus tôt. "Nous nous posons forcément la question : est-ce qu'on aurait pu faire différemment ? Est-ce qu'on a raté quelque chose ? Est-ce qu'on a été assez vite ? ", déclare Bernard Squarcini. "Mais il était impossible de dire dimanche soir : 'C'est Merah, il faut aller l'attraper', assure le numéro un du Renseignement intérieur. Car Mohamed Merah n’avait pas prévu d'attaquer l'école juive lundi matin. "Selon ses déclarations lors du siège par le Raid, il voulait tuer un autre militaire, mais il est arrivé trop tard. Et comme il connaît bien le quartier, il a improvisé et a attaqué le collège-lycée Ozar-Hatorah", précise Bernard Squarcini.

Le profil de Mohamed Merah. "C’est un Janus, quelqu’un qui a une double face (…) Pour avoir fait ce qu'il a fait, cela relève davantage d'un problème médical et de fanatisme que d'un simple parcours djihadiste", estime Bernard Squarcini. Comment expliquer, interroge le Monde, que quelqu'un jugé inoffensif en novembre devienne un tueur potentiel en mars ? "C'est quelque chose d'atypique, d'irrationnel et de violent. Mohamed Merah, c'est quelqu'un qui a un comportement violent dès sa petite enfance, qu'on ne peut rattacher à aucune typologie", répond le patron de la DCRI.

"C'est évident qu'il peut y avoir d'autres solitaires comme lui"

Un acte isolé. "Selon les déclarations qu'il a faites lors du siège par le Raid, il s'est autoradicalisé en prison, tout seul, en lisant le Coran. C'est un acte volontaire, spontané, isolé. Et il dit que de toute façon, dans le Coran, il y a tout. Donc, il n'y a aucune appartenance à un réseau", précise le patron du renseignement intérieur, dans l'entretien qu'il a accordé au Monde.   

Tirer des enseignements ? "C'est évident qu'il peut y avoir d'autres solitaires comme lui. C'est la crainte de tous les services de renseignements mais cela ne change pas fondamentalement notre grille de lecture du phénomène terroriste", conclut Bernard Squarcini.