Smartphones: triche nouvelle génération

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avec Noémie Schulz , modifié à
ENQUETE - A un mois du bac, Europe 1 se penche sur ce phénomène, en plein boum au lycée.

De plus en plus de lycéens ont un smartphone, ce qui revient à avoir Internet dans la poche… ou dans la trousse. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à l’utiliser pour tricher aux examens. Un groupe de lycéens, sous couvert d’anonymat, a confié à Europe 1 qu’il était très facile d’utiliser le smartphone comme une antisèche.

"On le met dans la trousse, le prof ne voit rien" :

Les professeurs, de leur côté, ont bien du mal à surveiller les faits et gestes de leurs nombreux élèves. "Ils sont très très forts avec leur clavier", explique à Europe 1 Juliette Hanrot, professeur d’histoire.

Un candidat au bac sur 1.000 pris sur le fait

Mais, en relisant les copies, Juliette Hanrot n’est pas dupe : "il n’y a pas d’antisèche, mais dans les copies, on retrouve des paragraphes entiers du cours". Alors, elle veut employer les grands moyens : "j’envisage de leur faire poser leur sac et leur trousse au tableau comme c’est le cas au bac par exemple", affirme-t-elle.

Au baccalauréat, la triche, très surveillée, est plus rare que dans les salles de cours. Mais tous les ans, environ un candidat sur mille se fait prendre. Dans la moitié des cas, le fraudeur s’est servi de son téléphone.

"Tout téléphone, même éteint, est une tentative de fraude"

Avec l’apparition des smartphones, Vincent Goudet, directeur de la maison des examens d'Arcueil, qui organise le bac pour les 100.000 lycéens d'Ile-de-France, a dû repenser les règles. "On a réfléchi à un système de brouillage des communications téléphoniques, mais on a abandonné parce que ça empêcherait de communiquer avec les responsables des examens", indique-t-il à Europe 1. Mais, depuis 2009, plus question pour les candidats de lire l’heure sur leur portable : "tout téléphone même éteint, est considéré comme une tentative de fraude", poursuit-il.

Et les sanctions sont très sévères : la moitié des fraudeurs pris sur le fait se retrouvent interdits de passer des examens pendant 2 à 5 ans.