Sécher : le parquet demande la révision

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Le ministère public a demandé mardi à la cour de révision d'annuler la condamnation de Loïc Sécher.

C'est une première étape vers la révision. Le parquet général de Paris a demandé mardi à la cour de révision d'annuler la condamnation de Loïc Sécher, condamné en appel en 2004 à 16 ans de réclusion criminelle pour le viol d'une adolescente qui s'est depuis rétractée.

Contre la tenue d'un nouveau procès

"Je crois nécessaire d'aller à la révision, je crois inutile d'aller au renvoi" et de décider d'un troisième procès, a déclaré le représentant du ministère public à l'issue d'un long réquisitoire, avant de demander "la suspension immédiate de la peine de Loïc Sécher". Le magistrat s'est donc prononcé contre la tenue d'un nouveau procès d'assises, ce qui est pourtant la procédure habituelle en matière de révision.

Rétractation

L'avocat général a également demandé sa remise en liberté. Loïc Sécher s’est vu qualifié de coupable devant la cour d’assises de Loire-Atlantique, en appel à Rennes et devant la Cour de cassation.Il a été condamné à 16 ans de réclusion criminelle pour viols, tentatives de viol et agressions sexuelles sur une jeune fille de 13 ans

L'ouvrier agricole a passé neuf ans en prison. Il a toujours affirmé être innocent. En 2008, c’est la "victime" qui l’accusait qui a la première ouvert une brèche. La jeune fille, décrite comme fragile psychologiquement,revient sur ses déclarations.Elle envoie au parquet général une lettre affirmant que Loïc Sécher est "innocent et qu'elle ne supporte plus de le savoir en prison".

Décision le 13 avril

Ce rendez-vous judiciaire devant la Cour de révision marque la fin d’une très longue procédure. La demande de remise en liberté provisoire de Loïc Sécher a ainsi été retoquée à deux reprises par la commission de révision des condamnations pénales, la dernière en décembre dernier.

Même si une révision reste un fait exceptionnel dans le monde judiciaire, les avocats de Loïc Sécher se montrent plutôt confiants. Les magistrats ont ainsi reconnu que la jeune fille qui l’accusait "pouvait parfois fabuler" et accuser à tort certaines personnes. Me Éric Dupond-Moretti a rappelé qu'"en France, on rentre beaucoup plus facilement en prison que l'on n'en sort".

La Cour de révision rendra sa décision le 13 avril. Elle pourra alors rejeter la requête de Loïc Sécher

décider d'un nouveau procès ou annuler purement et simplement sa condamnation.