SeaFrance : la CFDT passe à l’offensive

Selon l'avocat de la CFDT maritime Nord, la trésorerie de l'entreprise permet encore de fonctionner pendant deux mois. MAX PPP
Selon l'avocat de la CFDT maritime Nord, la trésorerie de l'entreprise permet encore de fonctionner pendant deux mois. MAX PPP © MaxPPP
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avec AFP
Le syndicat, qui assigne les administrateurs de SeaFrance, veut que les ferries soient débloqués.

C’est "une politique de la terre brûlée", dixit l’avocat de la CFDT maritime Nord, Me Philippe Brun. Malgré la liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité jusqu'au 28 janvier décidée mercredi, les quatre ferries de la compagnie sont toujours bloqués à quai par les administrateurs judiciaires.

Du coup, le syndicat CFDT maritime Nord assigne vendredi en référé les administrateurs de Sea France mais aussi le préfet ainsi que le ministre des Transports, Thierry Mariani. L’objectif : faire repartir rapidement les bateaux.

Un million par jour

Concrètement, une assignation en référé est délivrée en cas d’urgence par le tribunal de commerce afin de prévenir d’un dommage imminent. Dans ce cas, cette assignation sera déposée en référé vendredi dans l'après-midi devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris avec astreinte d'un million d'euros par jour à l'encontre de chacune des personnes poursuivies, contre ce qu'elle estime être un "lock-out", un verouillage.

Selon Philippe Lebrun, l’avocat de la CFDT maritime nord, la décision de ne pas faire reprendre la mer aux bateaux a été prise car cela "coûte moins cher de ne pas faire travailler" les salariés de la compagnie. Jugeant "scandaleux, révoltant" le fait de ne pas laisser repartir les bateaux, alors que, soutient-il, la trésorerie permet de les faire fonctionner pendant deux mois, Me Brun a estimé que "SeaFrance n'est pas au-dessus des lois".

Couler les navires

La situation est donc toujours très tendue sur place. Mardi, SeaFrance avait décidé de laisser ses bateaux à quai. La compagnie disait craindre pour la sécurité des passagers et du personnel, alors que certains syndicalistes ont menacé de faire couler des navires.

Le tribunal de commerce de Paris a fixé au 12 décembre la date de remises de nouvelles offres éventuelles. Une décision accueillie avec joie par les salariés de SeaFrance, qui emploie 880 salariés CDI et 200 CDD. La CFDT espère mettre à profit ce sursis de deux mois pour boucler le financement du projet de Scop (société coopérative et participative).