SeaFrance : l'Elysée change d'avis et veut aider

Le gouvernement va aider les salariés de la compagnie de ferries SeaFrance, en liquidation judiciaire, à financer une coopérative ouvrière (Scop) pour reprendre l'entreprise.
Le gouvernement va aider les salariés de la compagnie de ferries SeaFrance, en liquidation judiciaire, à financer une coopérative ouvrière (Scop) pour reprendre l'entreprise. © Reuters
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avec AFP , modifié à
Il va aider les salariés à financer une coopérative ouvrière pour reprendre la compagnie de ferries.

Le gouvernement a finalement changé son fusil d’épaule. Fermement opposé jeudi à un projet de société coopérative et participative concernant SeaFrance, il se dit désormais prêt à soutenir l’initiative, menée par la CFDT. C’est Thierry Mariani, le ministre des Transports, qui l’a annoncé lundi au Monde.fr à la sortie d’une réunion à l’Elysée sur le futur de la compagnie maritime, placée en liquidation judiciaire à la mi-novembre 2011.

Utiliser les indemnités des salariés

"Le gouvernement a décidé de soutenir le projet de Scop au mieux des moyens de l'Etat", a pour sa part déclaré la ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet à la sortie de la réunion ministérielle. Le montage juridique exact doit encore être mis au point, mais la ministre a précisé que les salariés pourraient réinvestir dans la société des indemnités extralégales ou des avances octroyées par le gouvernement et la SNCF.   

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, doit être reçu ce lundi après-midi par le Premier ministre François Fillon. 

Revirement de position du gouvernement

Une réunion entre le ministre délégué des Transports, Thierry Mariani, et les syndicalistes de la compagnie de ferries, avait pourtant abouti vendredi dernier à Paris à une impasse. Le gouvernement avait formellement refusé le projet de société coopérative et participative (Scop) proposé par la CFDT.

Le projet de coopérative ouvrière est la seule offre en lice pour reprendre la compagnie maritime qui emploie 880 personnes en CDI à Calais, et génère au moins autant d'emplois indirects. Mais il n'est pas financé, alors que la CFDT estime qu'il faudrait au moins 50 millions d'euros pour relancer l'activité. "Nous leur donnons les moyens de le faire", a expliqué Nathalie Kosciusko-Morizet lundi.

Le tribunal de commerce de Paris, qui avait placé à la mi-novembre SeaFrance en liquidation avec poursuite de l'activité jusqu'au 28 janvier, doit statuer mardi sur la viabilité du projet de reprise par une coopérative ouvrière.