SeaFrance : encore un espoir

Les 880 salariés de SeaFrance ont appris, mercredi, la liquidation judicaire de leur entreprise.
Les 880 salariés de SeaFrance ont appris, mercredi, la liquidation judicaire de leur entreprise. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Le tribunal de commerce n’a pas validé les offres de reprise mais laisse encore un délai.

Après des mois de lutte pour sauver l’entreprise, les 880 salariés de SeaFrance ont appris mercredi la liquidation judicaire de leur entreprise. Une liquidation judicaire un peu particulière puisque le tribunal s’est également prononcé pour une poursuite d’activité jusqu’au 28 janvier.

D’un point de vue strictement judiciaire, la liquidation est effective mais l’activité de la compagnie va se poursuivre afin de permettre un nouveau projet de reprise.

LDA et Scop, les plans de reprise insuffisants

Deux plans de reprises avaient déjà été présentés au tribunal le 25 octobre dernier. Ils avaient été rejetés car ils n’étaient pas assez solides, mais le tribunal avait laissé un mois supplémentaire aux repreneurs pour présenter une meilleure offre.  

Mercredi, les projets de reprise de Louis Dreyfus Armateurs et de la CFDT n’ont toujours pas convaincu le tribunal. Ce dernier laisse néanmoins encore quelques semaines, jusqu’au 12 décembre, la porte ouverte à la présentation de nouvelles offres.

"Un grand soulagement pour tous les marins"

Cette décision permet aux salariés de croire encore dans leur plan de reprise. Depuis plusieurs mois maintenant, le personnel de SeaFrance, emmené par la CFDT, syndicat majoritaire, travaille sur un projet de reprise de l’entreprise sous la forme d’une Scop (Sociétés coopératives et participatives). 

"C'est un grand soulagement pour tous les marins, avec le sentiment toutefois que nous avons encore plus de responsabilités maintenant sur les bras", a déclaré Didier Cappelle, secrétaire du syndicat CFDT maritime, majoritaire.  

"Il faut se retrousser les manches, et on va surtout veiller à se rapprocher maintenant des instances politiques, de la SNCF, de l'Etat, pour concrétiser le financement, pour nous aider à aboutir à la Scop" (Société coopérative et participative), a ajouté M. Cappelle.

"La reprise par Dreyfus, c’est 400 suppressions d’emplois, 0 pour la Scop", confiait mercredi matin sur Europe 1 Olivier Thomas, chef cuisinier sur le Rodin, un des quatre ferrys de la compagnie. "Ca fait 3 ans, deux plans sociaux, la crise, mais le projet Scop tient la route" espère-t-il encore.