"Sauvons le soldat Kerviel"

Le Breton Jérôme Kerviel peut compter sur un comité de soutien monté... en Bretagne.
Le Breton Jérôme Kerviel peut compter sur un comité de soutien monté... en Bretagne. © MAXPPP
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avec François Coulon
Son comité de soutien a lancé un site internet depuis la Bretagne, terre d’origine de l’ex-trader.

Jérôme Kerviel peut compter sur la solidarité bretonne. C’est en effet depuis le pays bigouden, dont l’ex-trader de la Société Générale est originaire, qu’avait été lancé un comité de soutien, très rapidement après le début de l’affaire. A la fin de l’année 2010, Jérôme Kerviel en personne était à Tréguennec, siège du comité, pour rendre visite et rencontrer pour la première fois son président, René Coupa.

 

Le comité de soutien compte aujourd’hui près de 1.500 membres, majoritairement bretons. L’association a lancé à la mi-décembre un site internet pour fournir à Jérôme Kerviel, lors de son procès en appel en 2012, des traders qui pourraient faire office de témoins à décharge, qui lui ont tant fait défaut en première instance. "Il y en a du Luxembourg et d’autres qu’on a commencé à toucher en Espagne", indique René Coupa sur Europe 1. "Ils nous ont dit que le système était complètement fou. C’est vrai qu’on les poussait à avoir des performances énormes."

 

"J’aime les combats difficiles"

 

Et malgré le jugement à sens unique du premier procès, où Jérôme Kerviel a été désigné comme seul coupable de la perte colossale de la SocGen, exonérée quant à elle de toute responsabilité, René Coupa ne désarme pas. "Moi, j’aime les combats difficiles", assure ce retraité du nucléaire. "Quand j’ai vu que ce type-là il était tout seul, et qu’il y avait toute une meute contre lui, je me suis dit qu’on ne pouvait pas le laisser. L’image qui nous arrivait de Paris nous énervait, parce qu’on le traitait de truqueur, d’escroc, et ça ne cadrait pas du tout avec les témoignages qu’on avait sur place." L’homme résume son credo d’une formule : "Sauvons le soldat Kerviel."

 

René Coupa n’avait pas attendu de connaître celui qui a été condamnée en première instance à trois ans de prison ferme et près de 5 milliards d’euros d’amende, soit le montant de la fraude que son ancien employeur lui impute, pour lui apporter son soutien. "Ce gars-là, c’est comme si vous mettiez une pomme pourrie dans un cageot de pommes saines, au bout d’un moment, les pommes saines vont pourrir également", décrit dans une métaphore René Coupa. "Il est tombé dans un milieu comme ça. Ça a été son malheur, c’est tout."