Sarkozy veut "sauver le soldat Péchenard"

Avant la présidentielle, l'Elysée ne veut pas donner l'impression de "lâcher" le patron de la police.
Avant la présidentielle, l'Elysée ne veut pas donner l'impression de "lâcher" le patron de la police. © MAXPPP
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MLC et Thierry Guerrier
Avant la présidentielle, l'Elysée ne veut pas donner l'impression de "lâcher" le patron de la police.

Le patron des "flics" ne doit pas tomber. Voilà le mot d'ordre de l'Elysée et du ministère de l'Intérieur, après que Bernard Squarcini, le n°1 du renseignement intérieur, a mis en cause Frédéric Péchenard dans l'affaire des fadettes. Avant le début de la campagne présidentielle et à quelques mois de l'élection, l'exécutif ne veut pas donner l'impression de lâcher le patron de la police, selon les informations obtenues par Europe 1.

La contre-offensive déjà prévue

Le président et le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, suivent au plus près les développements de cette affaire de surveillance des sources d'un journaliste du Monde. Les deux hommes se sont vus il y a quelques jours pour mettre au point leur parade face à la mise en examen de Bernard Squarcini, le directeur centre du renseignement intérieur. Ils ont également préparé la contre-offensive en cas de mise en examen de Frédéric Péchenard, une hypothèse considérée comme de plus en plus crédible par l'Elysée.

Malgré une pression judiciaire et médiatique de plus en plus forte, l'exécutif veut tenir le plus longtemps possible. Le ministère de l'Intérieur soutient bec et ongle les deux hommes. "Squarcini et Péchenard n'ont commis aucun délit" en contrôlant les factures téléphoniques d'un journaliste du Monde, martèle-t-on. Ils ont agi "pour des raisons de sécurité nationale".

Une affaire qui retombera comme un soufflé ?

Place Beauvau, on est persuadé que l'affaire retombera comme un soufflé : "ça durera trois jours et après on n'en parlera plus", assure-t-on. Mais surtout, on veut croire que "ce dossier n'intéresse pas les Français".

Mais Nicolas Sarkozy a également des raisons plus politiques et personnelles de vouloir couvrir ces deux policiers. Dans les hautes sphères de la police et du renseignement, l'affaire des fadettes commence à susciter un malaise. Et les dégâts seraient immenses si le président venait à "lâcher" Bernard Squarcini et Frédéric Péchenard, qui est par ailleurs son ami d'enfance.

Enfin, les experts assurent que si le numéro 1 de la police était évincé, Nicolas Sarkozy aurait beaucoup de mal à le remplacer. "En cas de plan B, il a un problème de casting : tous les grands flics qui lui sont fidèles sont en fin de carrière", assure l'un d'entre eux interrogé par Europe 1.