Sale temps pour lancer les soldes

La journée est traditionnellement la deuxième de l'année en chiffre d'affaires dans l'habillement, après l'ouverture des soldes d'hiver.
La journée est traditionnellement la deuxième de l'année en chiffre d'affaires dans l'habillement, après l'ouverture des soldes d'hiver.
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Julien Pearce avec Charles Carrasco et AFP , modifié à
Ils démarrent mercredi et le début de saison n’a pas été très fructueux pour les commerçants.

C’est la dernière chance de sauver leur saison. Les soldes d'été s'ouvrent mercredi et chez les commerçants, on espère que les clients auront oublié la crise et que la météo soit enfin au rendez-vous. Une chose est sûre : les commerces, autorisés à vendre à perte pour écouler leurs stocks jusqu'au 31 juillet, n'auront pas la partie facile.

"La période est défavorable avec la crise économique (et) le contexte de consommation n'est pas très bon", juge d'emblée Pascale Hebel du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc).

Les commerçants auront dès mercredi soir une première opinion sur ces soldes d'été, la journée étant traditionnellement la deuxième de l'année en chiffre d'affaires dans l'habillement, après l'ouverture des soldes d'hiver.

Un budget moyen autour de 223 euros

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Malgré ce contexte morose, les soldes d'été restent un rendez-vous important pour les Français. Selon un sondage Ipsos/Logica Business Consulting, les consommateurs sont 77% à ne pas vouloir manquer mais beaucoup entendent dépenser moins cette année ou se limiter aux articles affichant les remises les plus fortes.

Le budget moyen estimé varie selon les sondages, mais il a reculé à 223 euros contre 259 euros l'an dernier, d'après cette enquête.

Des démarques très rapides

Après le mauvais temps du printemps, le salut peut venir de la météo. "S'il se met à faire beau, tout le monde va faire des achats" et se précipiter aux soldes qui démarrent cette année avant les vacances scolaires, pronostique Pascale Hebel.

Les grands professionnels restent, eux, optimistes. "Il y aura du volume proposé aux consommateurs, avec des démarques de 30% à 50%" dès le coup d'envoi, prédit Guy Leclerc, président de la Fédération du commerce associé, qui espère que les chaînes ne pratiqueront plus d'emblée des rabais à -70% au détriment des indépendants.

Jean-Marc Silberstein, président du Centre national des centres commerciaux, s'attend "à de très bons soldes d'été". "Des stocks très importants permettront des démarques très importantes", avec un effet rattrapage, les consommateurs ayant reporté des achats à cause des élections, assure-t-il.

"On monte à -50%"

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Ce constat se vérifie également sur le terrain, chez les petits commerçants. Dans son magasin parisien, Naïma, ne sait plus où mettre les boîtes à chaussures qu'elle n'a pas réussi à vendre durant le printemps. "Ça s'empile et ça ne part pas. On a besoin d'un grand soleil pour porter des chaussures nu pieds. On est passé à côté cette saison à cause du temps. On profite des soldes pour déstocker", avoue-t-elle au micro d'Europe 1.

Dans le magasin à côté, l'inquiétude est partagée. Pour que cette période permette de rétablir un début de saison difficile, Chloé, la gérante de ce magasin n'hésite pas à faire un effort important. "C'est la première fois qu'à la première démarque, on monte à -50%, voire à -60%. L'année dernière, on mettait dans les 20 ou 30%", assure cette commerçante, interviewée par Europe 1.

"Un peu plus de clientèle internationale"

Habituellement, les sites web sont davantage imperméables au mauvais temps et à la "frilosité" des consommateurs. Mais cette saison "on est très clairement dans une période attentiste (et) on ne s'attend pas à des choses folichonnes", tempère Stéphane Treppoz, patron du numéro un français de la chaussure en ligne Sarenza.

Malgré les soldes privées ou présoldes -durant lesquels la vente à perte reste prohibée- et la vente sur Internet, les soldes en magasin gardent leurs fans, prêts à se ruer dans les rayons dès l'ouverture.

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Le Printemps Haussmann (Paris) pense attirer 140.000 chalands le premier jour, deux fois plus qu'en dehors des soldes et son directeur espère "un petit plus de clientèle internationale". Des familles du Moyen-Orient, venues passer l'été à Londres pour les jeux Olympiques, pourraient faire un crochet emplettes à Paris. La Poste se dit aussi fin prête pour la saison. Cinq millions de colis supplémentaires sont attendus en juillet, et 60 semi-remorques mis spécialement en place.

L'emploi devrait aussi bénéficier des soldes. Un doublement des missions d'intérim est attendu en juin dans le commerce et l'habillement, soit 2.500 emplois temporaires en plus en Île-de-France.