Sabotage SNCF : Julien Coupat reste en détention

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La cour d'appel de Paris a refusé mardi la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Julien Coupat. Le jeune homme de 34 ans est incarcéré depuis la mi-novembre dans l'enquête sur des dégradations contre des lignes TGV. La demande d'élargissement de sa compagne, Yldune Lévy, a été rejetée vendredi.

Julien Coupat reste en détention. Décision du président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, qui contrôle le travail des juges. Il se prononçait sur la validité d'un référé-détention, pris vendredi par le parquet de Paris, pour bloquer la remise en liberté de Julien Coupat. Cette remise en liberté venait d'être ordonnée par un juge des libertés et de la détention (JLD) à la suite d'une demande déposée par l'avocate du mis en examen, Me Irène Terrel, à l'issue d'un interrogatoire devant le juge d'instruction chargé de l'enquête le 12 décembre.

Tout comme sa compagne, Yildune Lévy, le jeune homme de 34 ans reste donc derrière les barreaux. Prochain rendez-vous pour Julien Coupat et son avocate : vendredi. La chambre de l'instruction, en formation collégiale se réunit pour statuer au fond sur l'appel du parquet contre l'ordonnance de remise en liberté du JLD.

"Il devrait être libre à l'heure où je vous parle", avait expliqué vendredi l'avocate de Julien Coupat, en dénonçant cette "procédure exceptionnelle qui n'a pas lieu d'être". "Tout est bloqué par un référé-détention, ce n'est pas normal. Julien Coupat a des garanties de représentation. Un référé-détention à la veille de Noël, ça va trop loin, c'est lamentable", avait-elle déploré.

Julien Coupat a été mis en examen le 15 novembre pour direction d'une entreprise terroriste et destructions en réunion à visée terroriste. A ce jour, des neuf mis en examen dans ce dossier, il reste le seul avec sa compagne, Yldune Levy, à être en détention à la maison d'arrêt de la Santé. La demande de remise en liberté d'Yldune Levy, poursuivie pour destructions en réunion et association de malfaiteurs à visée terroriste, a été rejetée vendredi par un JLD, la jeune femme n'ayant pas encore été interrogée par le juge d'instruction en charge du dossier, a précisé une source judiciaire.

"Après cinq semaines d'incarcération, ça suffit cette mascarade!", s'est écrié le père du jeune homme, estimant que "le ministère de la Justice, le parquet, la ministre de l'Intérieur (...) ne veulent pas perdre la face. Ils continuent leur acharnement, c'est tout", a ajouté Gérard Coupat, en évoquant une "opération essentiellement médiatico-policière".

Soupçonnés d'appartenir à un groupe qualifié d'anarcho-autonome par les enquêteurs, Julien Coupat et Yldune Levy sont poursuivis pour des dégradations de caténaires contre des lignes à grande vitesse fin octobre et début novembre. Dans un rapport au procureur de Paris, la sous-direction antiterroriste (SDAT) explique notamment avoir vu le le 7 novembre 2008, le couple qui était placé sous surveillance, à proximité d'une des voies ferrées visées par un acte de sabotage. Julien Coupat a formellement contesté devant le juge les faits qui lui sont reprochés, a expliqué à l'AFP son avocate en dénonçant à nouveau le recours "à une procédure terroriste dans un simple dossier de dégradations où rien n'est établi".