Rythmes scolaires : le gouvernement sort l'artillerie lourde

La réforme des rythmes scolaires entre dans une phase judiciaire.
La réforme des rythmes scolaires entre dans une phase judiciaire. © MAXPPP
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Damien Brunon et Fabien Cazeaux , modifié à
EDUCATION - A trois mois de la mise en place définitive des nouveaux rythmes, l’Etat monte au créneau face aux maires récalcitrants.

L’INFO. Trois mois. C’est le temps qu’il reste à chaque commune de France pour passer aux nouveaux rythmes scolaires. En septembre prochain, tout le monde devra avoir adopté la réforme. Et si la grande majorité des collectivités sont rentrées dans le rang, certaines continuent à se rebeller. Sur le terrain, le face-à-face se tend. D’un côté, on trouve quelques rares maires UMP soutenus par leurs conseils municipaux et de l’autre, les préfets qui commencent à saisir la justice pour imposer la réforme.

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De rares maires en résistance. Ils ne sont pas très nombreux, mais bien déterminés à jouer les grains de sable. Les principaux maires récalcitrants se trouvent du côté d’Asnières et de Levallois-Perret, dans la banlieue parisienne. “La réforme des rythmes scolaires n’est pas acceptable dans son état actuel d’un point de vue financier, défend Manuel Aeschlimann, le maire UMP d’Asnières. L’Etat propose de verser à Asnières au mieux de 434.000 euros pour deux ans, alors que la réforme va coûter entre deux et trois millions et demi par an aux Asniérois.”

Le problème, c’est que le maire UMP est désormais visé par une procédure en justice. Les rythmes scolaires devant les tribunaux administratifs, c’est une première. Mais face à l’opposition de ces maires, les préfets n’ont pas le choix : il faut faire appliquer la loi. “Vouloir imposer aux collectivités de nouveaux rythmes et de nouvelles charges non financées en totalité par l’Etat, c’est quelque chose de légal, mais pas démocratique”, déplore l’édile d’Asnières.

L’Education nationale sereine. Malgré la montée des tensions, on ne s’inquiète pas dans les bureaux de la rue de Grenelle. Le ministère considère que c’est à lui, et à lui seul, d’organiser le temps scolaire. La conclusion coule donc de source et le message est clair : on ne transigera pas. C'est l'intérêt de l'enfant qui doit revenir au centre des préoccupations, estime-t-on au ministère, où l’on s'efforce désormais d'éteindre la polémique par tous les moyens.

Contre-offensive du gouvernement. Pour couvrir ses arrières, le ministère a d’ailleurs commandé un sondage à l’Institut CSA précisément sur ce thème. "Les Français sont avec nous", argumente le ministère à la vue des réponses qu’il en tire. Sans surprise, deux tiers des Français se déclarent favorables à la réforme, estimant notamment qu’elle permettra aux enfants de mieux apprendre à l’école.

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