Rouillan doit patienter pour la semi-liberté

Jean-Marc Rouillan, 58 ans avait déjà bénéficié d'une mesure de semi-liberté en 2007.
Jean-Marc Rouillan, 58 ans avait déjà bénéficié d'une mesure de semi-liberté en 2007. © Reuters Philippe Laurenson
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le parquet a fait appel du régime accordé à l'ancien dirigeant du groupuscule armé Action directe.

Il est le dernier membre d’Action directe à passer jours et nuits en prison. Jean-Marc Rouillan s’est vu accorder mercredi par la justice un régime de semi-liberté après avoir passé près de 24 ans derrière les barreaux pour les assassinats du PDG de Renault, Georges Besse, en 1986, et d'un ingénieur général de l'armement, René Audran, en 1985. Mais le parquet de Paris a décidé peu après de faire appel de cette décision, ce qui suspend de fait la mise en place du régime de semi-liberté, censé entrer en vigueur le 7 mars prochain.

Il reviendra donc à la cour d'appel de Paris d'examiner dans plusieurs semaines la demande formulée de semi-liberté, qui ouvre la voie au bout d'un an à une éventuelle libération conditionnelle. Si la mesure était finalement validée, Jean-Marc Rouillan rentrerait passer ses nuits en détention. Il purge actuellement sa peine au centre de détention de Muret, en Haute-Garonne.

La mesure devait prendre effet le 7 mars

Parmi les obligations liées à cette semi-liberté, figure celle de travailler. "M. Rouillan va retravailler pour les éditions Agone", son employeur de 2007, avait précisé mercredi après-midi son avocat. Jean-Marc Rouillan aurait également l'interdiction d'aborder les faits pour lesquels il a été condamné.

Une précédente semi-liberté révoquée en 2007

Jean-Marc Rouillan, 58 ans, condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité, avait déjà bénéficié d'une telle mesure en 2007. Elle avait été révoquée quelques mois plus tard après ses déclarations dans la presse selon lesquelles il ne "crachait" pas sur tout ce qu'il avait fait. La justice avait estimé que tenir de tels propos constituait une violation de l'obligation faite à Jean-Marc Rouillan de ne pas s'exprimer sur les faits pour lesquels il a été condamné.

Outre Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron avaient été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour des attentats et assassinats commis par Action directe entre 1979 et 1987.