Rôle du parquet : les magistrats saluent "l'inflexion" de Bockel

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le secrétaire d’Etat à la Justice estime que, sans juge d'instruction, le rôle du parquet doit être redéfini. Des propos salués par l'USM.

C’est une rupture nette avec l’ère Dati, mais également avec les positions affichées jusqu’à présent par le président de la République. Jean-Marie Bockel, le nouveau secrétaire d’Etat auprès de la Garde des Sceaux, a indiqué sur Europe 1, samedi, qu’il liait clairement suppression du juge d’instruction et "réflexion sur le rôle du parquet".

Le projet actuellement défendu par le gouvernement veut, conformément à la feuille de route établie par Nicolas Sarkozy, retirer les pouvoirs d'enquête au juge d’instruction, magistrat indépendant, pour les confier au seul procureur, magistrat du parquet dépendant de la Chancellerie. Mais il n’envisage pas accompagner cette réforme par d’un renforcement de l’indépendance des procureurs, comme le réclament le monde judiciaire et le Conseil de l’Europe, notamment.

"Il faudra aussi poser la question du statut des procureurs ? Vous pensez cela ?", a demandé le journaliste d'Europe 1, obtenant comme réponse : "Absolument".

"Une inflexion de bon sens", salue Christophe Régnard, président de l'Union Syndicale des Magistrats, au micro de Mathieu Charrier :

 

 

"La réflexion engagée [sur la suppression du juge] ne me choque pas, mais tout est dans les conditions, dans ce que l'on mettra à la place", a encore commenté Jean-Marie Bockel, affirmant toutefois "vouloir approfondir [le sujet] avant d'exprimer une opinion définitive".

Autre sujet abordé par Jean-Marie Bockel, en charge notamment des prisons : le financement de nouveaux centres de détention. "Il faudra le concours de l'emprunt" national promis par Nicolas Sarkozy, lors de son intervention devant le Congrès le 22 juin, a affirmé le secrétaire d'Etat.