Retraites : le rapport explosif du COR

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Même en partant à 68 ans, le régime des retraites resterait déficitaire selon des simulations.

Jouer sur le report de l'âge de départ à la retraite ne suffira pas à équilibrer le régime général des pensions, quel que soit le levier utilisé. C’est ce que montrent des simulations du Conseil d'orientation des retraites (Cor) rendues publiques mardi.

Le président Nicolas Sarkozy a dit lundi qu'il n'était pas "souhaitable" de toucher au niveau des pensions ou de relever les cotisations pour assurer l'avenir des retraites. Restent donc deux leviers pour cette réforme que Nicolas Sarkozy veut voir adoptée à l'automne : l'augmentation de la durée d'assurance requise pour une retraite à taux plein et le report des âges légaux de départ et de pension à taux plein - ce que le chef de l'Etat a qualifié de "réponses démographiques".

L’âge légal

La prolongation par paliers de la durée d'assurance requise pour une retraite à taux plein de 41,5 ans en 2020 à 43,5 ans en 2050 n'améliorerait le solde de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) que de neuf milliards d'euros en 2050, soit environ 15% du besoin de financement, estimé à 64 milliards d'euros.

L'augmentation progressive, à raison d'un trimestre par an, de l'âge d'ouverture des droits, de 60 à 63 ans, et de l'âge du taux plein, de 65 à 68 ans, génèrerait des gains plus rapides. Le solde de la CNAV s'améliorerait ainsi de 17 milliards d'euros en 2030, soit près de 50 % du besoin de financement estimé à 35 milliards d'euros pour cette année-là, mais seulement de 18 milliards en 2050 (27% des besoins).

Les deux leviers combinés

La combinaison d'une hausse de la durée de cotisation à 43,5 ans en 2050 et d'une augmentation des âges légaux (de 60 à 63 ans et de 65 à 68 ans) conduirait à un cumul des effets. Pour le régime général de la CNAV, le solde serait amélioré de 17 milliards d'euros en 2030 (50% du besoin de financement) et de 23 milliards en 2050 (36% du besoin de financement).

Critiques

Ces simulations "ont une vocation purement illustrative et ne constituent en rien des pistes de réforme", a précisé le secrétariat général du COR, ajoutant que le document n'engageait pas les membres du conseil, dont certains ont vivement critiqué la préparation de ces chiffrages.

Ces simulations ont été produites à la demande du Medef indique Libération. Le quotidien pense que l’instance patronale s’en servira pour pousser le recours à la capitalisation. "Ces scénarii indiquent clairement qu'il convient de trouver des sources de financement supplémentaires", a en effet réagi le Medef.

Les syndicats ont réservé mardi un accueil froid aux simulations sur le déficit des retraites publiées par le Conseil d'orientations des retraites (COR), à l'image de la CGT qui s'est montrée la plus hostile en fustigeant des hypothèses "inacceptables".