Les syndicats ont jugé jeudi "inadmissible" et "très mal venue" la déclaration du Premier ministre François Fillon, qui a jugé nécessaire d'aller "vers un âge de retraite commun" entre la France et l'Allemagne.
"C'est illusoire de vouloir copier l'Allemagne. On s'opposera bien entendu à toute velléité d'augmenter de nouveau l'âge de départ en retraite ou d'augmenter la durée de cotisation. Nous sommes preneurs d'une réforme du financement de la protection sociale et singulièrement de la retraite", a ainsi argumenté Eric Aubin, de la CGT. La retraite sera "un des débats de la présidentielle. En attendant, dans le cadre de la journée de mobilisation du 11 octobre, les salariés se mobiliseront et on aura besoin, pour les retraites, de remettre de nouveau tout le monde dans la rue", a-t-il prévenu.
"C'est une déclaration très inopportune et provocatrice. On sort d'une réforme et on veut en rajouter une couche. Or, la situation des deux pays n'est pas comparable. En Allemagne, les départs à la retraite à 67 ans ne seront effectifs qu'en 2029 mais les salariés allemands pourront continuer à partir après 35 ans de cotisation avec une décote beaucoup plus faible qu'en France et la solidarité entre salariés est plus forte en Allemagne (30% au lieu de 28%). Si on veut comparer, il faut tout comparer. L'idée d'une harmonisation sociale de l'Europe n'est pas mauvaise, mais il ne faut surtout pas commencer par les retraites. De plus, en 2013 nous avons un nouveau rendez-vous pour en discuter", a renchéri Jean-Louis Malys, de la CFDT.