Retard à l’allumage pour Hadopi

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L’autorité de lutte contre le piratage envoie cinq fois moins de mails d’avertissement que prévu.

Lors de sa mise en place, la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) s’était fixé pour objectif d’envoyer 10.000 mails d’avertissement à des internautes ayant téléchargé illégalement des fichiers. Mais dans les faits, elle n’enverrait actuellement que 2.000 mails par jour, affirme La Tribune dans son édition de mercredi.

“Dans l'immédiat, ce volume devrait rester à ce niveau, mais il devrait ensuite monter en charge“, précise le quotidien économique avant d’ajouter que ce chiffre “est aussi très inférieur au nombre d'adresses internet suspectées de téléchargement illégal et adressées par les producteurs de musique et de films à Hadopi : 50.000 par jour“.

Seulement 4% des dossiers suspects traités

“Autrement dit, la Hadopi ne traite actuellement que 4 % des adresses Internet de pirates collectées sur les réseaux d'échange (peer-to-peer ou p2p) par les ayants droits“, poursuit La Tribune.

Plusieurs facteurs expliqueraient ce retard à l’allumage : des réglages techniques mais aussi juridiques. Pour ne pas voir ses sanctions contestées devant la justice, Hadopi a consacré beaucoup de temps à mettre au point sa procédure. Réussir à détecter les fausses adresses internet mises au point par les pirates du web a également nécessité de nombreux réglages. Au final, le taux de fausses alertes aurait été limité à 10%, selon le site spécialisé PC Inpact.

Premier bilan mi-2011

La Hadopi a commencé à envoyer ses premiers mails d’avertissement le 1er octobre et prévoit de faire un premier bilan chiffré de son activité au milieu de l’année 2011.

L’autorité, qui rendra public début janvier l'énoncé du deuxième mail d'avertissement, estime qu'aucun des "scénarios catastrophes" annoncés ne s'est réalisé (attaques, incapacité d'envoyer les mails d'avertissements...).

Alors que l'industrie de la musique et du cinéma comptait sur un premier effet "psychologique" de la loi, le marché du disque a pendant ce temps continué de reculer. Il a baissé de 2,2% sur les neuf premiers mois de l'année.