Rennes : le suspect a été écroué

Le parquet de Rennes a requis dimanche la mise en examen pour "homicide volontaire sur mineur de 15 ans".
Le parquet de Rennes a requis dimanche la mise en examen pour "homicide volontaire sur mineur de 15 ans". © Max PPP
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avec agences , modifié à
L'adolescent de 16 ans a été mis en examen pour homicide volontaire.

L'adolescent de 16 ans soupçonné d'avoir causé la mort de l'un de ses camarades, après une bagarre dans la cour de leur collège vendredi matin, a été mis en examen dimanche pour "homicide volontaire" et incarcéré. L'autopsie pratiquée samedi sur la victime a montré que Killian, 13 ans, avait succombé des suites d'une strangulation.

Intention du tuer ?

Le parquet avait requis la mise en examen pour "homicide volontaire", qui suppose l'intention de tuer, et non celui de "coups volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Le procureur Thierry Pocquet du Haut Jussé a expliqué dans un communiqué qu'il fondait sa demande sur l'autopsie de la victime. "L'autopsie a permis de confirmer que ce décès résultait bien d'une strangulation, les constatations étant compatibles avec les déclarations de la plupart des témoins", indique-t-il. Le suspect a été "incarcéré provisoirement dans un établissement pénitentiaire pour mineurs".

L'avocat du mis en examen, Me Mikael Goubin, a précisé à la sortie du bureau du juge qu'il va contester la qualification d'homicide volontaire "parce que, en l'état des éléments qui figurent au dossier, on ne peut retrouver la moindre trace d'intention de tuer". "Les deux jeunes ne se connaissaient pas, il n'y a aucun mobile, aucune raison pour qu'il ait eu envie de le tuer", a-t-il dit. Selon lui son jeune client est "effondré", et "il prend conscience petit à petit" des conséquences de son acte.

Une bagarre "sans réelle raison"

Selon un jeune témoin, l'origine de l'altercation de vendredi est "une porte des toilettes ouverte trop brusquement". L'auteur présumé "s'est énervé", "il a donné un coup de poing" à la victime qui "a répondu". "Il y a eu deux ou trois coups de poing échangés" et "ça a fini par un étranglement", selon ce témoin, qui précise que la victime "est tombée, s'est cogné la tête sur un poteau en pierre".

Lors d'un point de presse samedi en fin d'après-midi, le procureur Thierry Pocquet du Haut-Jussé, avait lui aussi donné sa vision des faits: d'abord une altercation qui "démarre sans réelle raison, sans doute pour des histoires de regards jetés ou de propos mal acceptés", avait-il déclaré. Puis "les deux jeunes, qui étaient au début de l'altercation dans les toilettes, et a priori sans témoin, sortent à ce moment-là dans la cour, et échangent des coups".

Un joueur de foot prometteur

"Et c'est à la suite de ces coups que le mineur mis en cause va prendre la victime par le cou et le serrer très fort et sans doute très peu de temps", a expliqué le magistrat. Ensuite "un surveillant a fait cesser la bagarre", et "la jeune victime est tombée à terre", a poursuivi Thierry Pocquet du Haut-Jussé, soulignant que "tous les témoins entendus insistent sur la brièveté de la scène".

Le jeune décédé, élève de 5e et joueur de foot prometteur habitant à Saint-Jacques-de-la-Lande, au sud de Rennes, devait intégrer le Stade Rennais la saison prochaine. Le collégien de 16 ans, fils de réfugiés politiques tchétchènes et en classe de 3e, pratiquait la boxe, selon plusieurs témoignages. Sa garde à vue s'est achevée dimanche en fin de matinée et il a ensuite été présenté au parquet.