Quels changements pour les programmes scolaires ?

Un Conseil supérieur vient de voir le jour, avec pour mission d'orchestrer la refonte des programmes scolaires.
Un Conseil supérieur vient de voir le jour, avec pour mission d'orchestrer la refonte des programmes scolaires. © MaxPPP
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avec Fabien Cazeaux , modifié à
Le Conseil supérieur des programmes vient d'être mis en place. Le but : la refonte en profondeur des programmes.

Le rendez-vous. "Qu'est-ce qu'un citoyen qui va vivre dans la deuxième moitié du XXIème siècle a besoin de savoir?" C'est l'intitulé de la feuille de route du Conseil supérieur des programmes (CSP), qui s'installe jeudi matin à 10h, dans les locaux de l'Institut de France, à Paris. Composé d'universitaires, d'Inspecteurs généraux de l'Education et de personnalités qualifiées, il a pour mission d'orchestrer la refonte des programmes scolaires.

Tableau école classe mathématiques

Quel calendrier ?  Depuis le 23 septembre et jusqu’au 18 octobre, les 300.000 professeurs des écoles sont invités à participer à une "large consultation" sur les programmes en application depuis la rentrée scolaire 2008-2009. Le Conseil tranchera ensuite et formulera des propositions sur "le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, ainsi que sur les programmes d’enseignement" du primaire et du secondaire à mettre en place. Ces propositions seront, elles aussi, soumises à l'avis des enseignants, avant leur mise en application progressive, entre 2014 et 2017.

Les écoles maternelles seront les premières concernées par les modifications apportées par le CSP. Selon le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, les futurs programmes devraient s'appliquer dès la rentrée 2014. Le Conseil supérieur des programmes aura notamment pour missions de "redéfinir les missions de l'école maternelle".

Qu'en pensent les professeurs ? "Il faut faire plus simple!", crient en cœur une majorité d'enseignants. "On a un catalogue, avec énormément de notions à aborder, souvent trop tôt", témoigne ainsi Stéphanie, professeure des écoles, au micro d'Europe1. "Je pense, par exemple, à la grammaire et la conjugaison en CE1 : l'enfant ne comprend pas à quoi cela va lui servir. Il faut surtout qu'il apprenne à écrire, lire compter, c'est à dire le minimum qui doit être acquis par tous." Si ce n'est pas le cas, les lacunes grandissent, et les élèves franchissent les échelons de la scolarité sans progresser. "Quand vous avez des élèves de 6e qui ont du mal à déchiffrer des textes vraiment simples, vous vous rendez compte que vous allez avoir du mal à parler de la proposition subordonnée conjonctive. Toutes les enquêtes montrent que nos élèves ont des difficultés dans les enseignements dits 'basiques'", déplore ainsi Rémy, enseignant au collège.

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Même constat de la part des organisations syndicales : les programmes mis en place en 2008 sont trop lourds. "Ils étaient beaucoup trop ambitieux. Soit on les applique à la lettre et les enfants ne suivent pas, soit on n’enseigne pas tout les programme", dénonce ainsi Franck Deletraz, secrétaire départemental de SE-Unsa, cité par le site bienpublic.com. "Il était vraiment dur de tout aborder", confirme Anne Léger du syndicat SNUipp-FSU.

Vers une refonte des évaluations ? Par ailleurs, comme le révèle l'Express mercredi , l'inspection générale générale vient de réaliser un rapport sur l'évaluation des élèves. Et le constat est cinglant : "on ne sait pas ce qu'on évalue, les niveaux de performance ne sont pas définis. Il est impossible de savoir ce que maîtrisent effectivement les élèves et de comparer les résultats d'une classe à l'autre, d'une école ou d'un établissement à l'autre". Vincent Peillon, qui ne souhaite pas supprimer les notes mais veut une évolution des pratiques, pourrait bien s'en servir pour ouvrir un nouveau chantier.