Quatre figures de la Résistance bientôt au Panthéon

Germaine Tillion est l'une des quatre personnalités qui feront bientôt leur entrée au Panthéon.
Germaine Tillion est l'une des quatre personnalités qui feront bientôt leur entrée au Panthéon. © MAXPPP
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RECONNAISSANCE - François Hollande a annoncé vendredi le transfert au Panthéon des cendres de quatre figures de la Seconde Guerre mondiale. 

Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Jean Zay et Pierre Brossolette : deux hommes et deux femmes seront admis au Panthéon en 2015, a annoncé vendredi François Hollande depuis le Mont-Valérien, dans les Hauts-de-Seine. Il s'agit de "deux femmes et de deux hommes qui ont incarné les valeurs de la France quand elle était à terre", a expliqué le chef de l'Etat, lors d'un hommage aux héros de la Résistance.

Ce transfert des cendres au Panthéon est un honneur réservé aux personnages qui ont marqué l’histoire de France. Actuellement, la bâtiment abrite les dépouilles de 73 hommes et de deux femmes. Qui sont ces quatre personnalités qui vont les rejoindre ?

Germaine Tillion, résistante de la première heure. Germaine Tillion est entrée en Résistance dès 1940, à son retour d’Algérie, où elle étudiait l’ethnologie. Par la suite, en 1941 et 1942, elle est chef de la filière évasion des prisonniers de guerre. Mais en août 1942, après la trahison de l’abbé Robert Alesch, elle est arrêtée et déportée à Ravensbrück, en Allemagne. Puis elle est transportée en Suède, jusqu’à la fin de la guerre. Germaine Tillion est décédée à Saint-Mandé en 2008. Elle avait 100 ans.

Germaine Tillion, sur une photo de famille.

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PHOTO : Germaine Tillion, sur une photo de famille. 

Geneviève De Gaulle, résistante spécialiste es renseignements. Au camp de Ravensbrück, Germaine Tillion a croisé la route de Geneviève De Gaulle. La nièce du Général fut déportée en février 1944. Auparavant, elle s'était spécialisée dans les actions de renseignement au sein du réseau Défense de la France, avant d'être arrêtée par la Gestapo française en juillet 1943. Après la guerre, Geneviève de Gaulle s'implique dans le devoir de mémoire, via l'Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance, dont elle fut la présidente. Elle a également témoigné au procès de Klaus Barbie en 1987. En 1998, elle publie La Traversée de la nuit, dans lequel elle raconte son internement à Ravensbrück. Par ailleurs présidente de l'association ATD Quart Monde, Geneviève De Gaulle est décédée en 2002.

Geneviève De Gaulle

PHOTO : Geneviève De Gaulle, au premier plan. 

Pierre Brossolette, résistant tombé en 1944. Pierre Brossolette n'aura, lui, pas eu le temps de raconter son expérience de résistant. L'homme, qui a organisé plusieurs groupes de résistance, est mort en mars 1944 en se jetant d'une fenêtre du quartier général de la Gestapo, à Paris, où il était interrogé et torturé.

"Si je suis arrêté, je veux, je dois mourir", avait prévenu celui qui fut formé à l'Ecole Normale Supérieure puis journaliste. La guerre fera de lui l'un des "cerveaux" de la Résistance. Il a également rejoint Londres en 1942, d'où il prononce de nombreux discours depuis les locaux de la BBC. Pierre Brossolette fut parachuté à trois reprises en France pour organiser la Résistance de l'intérieur.

Jean Zay, ancien ministre assassiné en 1944. Ancien ministre de l'Education du Front populaire, Jean Zay n'a pas été résistant, car il fut interné dès août 1940, après s'être engagé dans l'armée française en 1939 alors qu'il était député du Loiret. C'est à ce titre qu'il rejoint Bordeaux en juin 1940 pour participer à la dernière session du Parlement délocalisé. Accusé de désertion, il est condamné à la prison à vie et interné à partir de janvier 1941 à Riom, où il continue de réfléchir à des réformes en attendant la libération. Mais en juin 1944, trois miliciens l'emmènent, prétextant un transfert, et le fusillent.

Jean Zay

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PHOTO : Jean Zay

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