Quatre complices de Treiber mis en examen

  • Copié
, modifié à
Soupçonnés d'avoir aidé Jean-Pierre Treiber pendant sa cavale, ils ont été mis en examen dimanche pour "recel de malfaiteur".

Trois hommes et une femme suspectés d'avoir aidé Jean-Pierre Treiber dans sa cavale ont été mises en examen dimanche pour "recel de malfaiteur". Deux d'entre elles ont été envoyées en détention, les deux autres ont été relâchées sous contrôle judiciaire. "L'enquête a permis de déterminer qu'on avait les principaux complices", a déclaré le procureur de la République d'Auxerre, François Pérain.

On en sait un peu plus sur les détails de la cavale de Jean-Pierre Treiber et sur les rôles joués par ses complices, Michel Huys, Régis Charpentier, Christian Top et Marie-Thérèse Fournier. François Pérain a livré quelques informations sur l'aide apportée au fugitif par chacun des complices présumés.

MICHEL HUYS, 57 ans
Sans antécédent judiciaire,cet ouvrier agricole à temps partiel est le seul du groupe qui connaissait bien Jean-Pierre Treiber avant son incarcération, puisqu’ils avaient travaillé ensemble. Le 10 octobre à 23 heures, Michel Huys voit arriver son ancien collègue "affamé, amaigri, demandant du secours". Il l'héberge "dans un studio situé dans une dépendance, à proximité de la ferme" qu'il occupe avec sa compagne dans le village des Ecrennes, en Seine-et-Marne.

Pendant près d'un mois, le couple ravitaille et habille le fugitif, partageant certains de ses repas. Mais l'ouvrier agricole, qui a "agi par amitié pour M. Treiber", "supporte mal la pression". Il se tourne alors vers un ami, Régis Charpentier, lui demandant de prendre le relais à partir du 8 novembre. Toutefois, entre le 8 et le 20 novembre, date de l'arrestation de Treiber, Michel Huys amène "tous les deux jours" de la nourriture au fugitif, réfugié dans un appartement de Melun. Il a été mis en examen et va être écroué à la maison d'arrêt de Troyes, dans l’Aube.

RÉGIS CHARPENTIER, 53 ans
Condamné en 1984 à 18 mois d'emprisonnement pour proxénétisme, il vit au Châtelet-en-Brie, en Seine-et-Marne. A partir du 8 novembre, à la demande de Michel Huys, il loge Jean-Pierre Treiber dans un appartement de Melun loué au nom de sa fille, qui ignore tout de cette installation. Parallèlement, il tente de négocier des droits d'auteur et des droits à l'image du fugitif, auprès de différents intermédiaires. Il aurait agi "par amitié pour Michel Huys et éventuellement par intérêt". Mis en examen, il va être écroué à la maison d'arrêt de Bois d'Arcy, dans les Yvelines.

CHRISTIAN TOP, 53 ans
Ami de Michel Huys, il lui a "amené à une reprise de la confiture et du fromage" pour qu'il remette cette nourriture à Jean-Pierre Treiber. Il "avait pris fait et cause pour M. Treiber, qu'il pensait innocent", mais "il a eu un rôle marginal". Il a été relâché et placé sous contrôle judiciaire.

MARIE-THÉRÈSE FOURNIER, 60 ans
Elle est la compagne de Michel Huys. Elle a accueilli Treiber sous son toit pendant près d'un mois, l'a ravitaillé, habillé, et a partagé certains de ses repas. Elle aussi a été relâchée sous contrôle judiciaire.

Jean-Pierre Treiber, lui, est écroué à la prison de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, depuis vendredi soir, dans l'attente de son procès à la cour d'assises de l'Yonne en avril. Accusé des meurtres de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier en novembre 2004, il s'était évadé le 8 septembre de la prison d'Auxerre. Il risque trois ans de prison et 45.000 euros d'amende pour s'être évadé et la perpétuité pour les crimes.

Le studio de 27m2 à Melun, en Seine-et-Marne, où se cachait le fugitif depuis le 8 novembre a été ouvert à la presse samedi. Il apparaît très sale et dénué de tout ameublement. Jean-Pierre Treiber dormait sur un matelas à même le sol. Il disposait de plaques électriques pour se faire la cuisine.