Procès Stern : les messages téléphoniques décortiqués

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'écoute des messages téléphoniques a apporté un nouveau jour sur les sentiments du banquier et l'attitude de son amante.

Manifestement dévoré par une passion hors de contrôle, Edouard Stern appelait compulsivement sa maîtresse Cécile Brossard, qui a conservé ses messages sur son répondeur. Les jurés de la Cour d'assises de Genève ont pu écouter ces messages lundi matin.

L'écoute des messages téléphoniques a apporté un nouveau jour sur les sentiments des deux amants. Les messages passionnés du banquier contrastent avec la froide assurance de Cécile Brossard après son crime. Ecoutez les précisions de Fabienne Le Moal, envoyée spéciale d'Europe 1 à Genève :

 

 

"Je serai toujours là pour toi, et je te demande d'être toujours là pour moi", raconte Edouard Stern à sa maîtresse Cécile Brossard, qui a avoué avoir tué le banquier de quatre balles à bout portant le 28 février 2005. Neuf jours avant son meurtre, Edouard Stern avait tenté de joindre sa maîtresse une dizaine de fois, tour à tour transi, prévenant, insultant ou insistant.

Les premières écoutes de la police après le meurtre montrent une Cécile Brossard froide et manipulatrice. Elle s'indigne d'être soupçonnée par la police, se lamente sur le sort de son amant. "Je suis persuadée qu'il y a eu une mise en scène du meurtre", assure-t-elle à un proche. A un autre, disant se sentir menacée, elle lance : "c'est un type de la mafia qui l'a buté". Ses interlocuteurs, qu'elle harcèle au téléphone jusqu'en pleine nuit, sont plein de prévenance, tentent de la rassurer, sont persuadés de son innocence. "Je me fais couper la tête pour toi... Je sais que ce n'est pas toi", lui dit l'un d'eux.

Cécile Brossard a été interrogée tout l'après-midi de lundi par la présidente de la Cour, le procureur et les avocats de la défense. "Depuis le début, on parle de sang, d'argent, de sexe... Mais c'est une histoire d'amour avant tout", a déclaré l'accusée. La phrase "un million, c'est cher pour une pute" qu'aurait dite la victime "a fait exploser mon cœur, ma tête, mon esprit", a-t-elle confessé, revenant sur le soir du meurtre. "J'étais comme un automate", a-t-elle poursuivi. Ces instants où elle est allée chercher le revolver, l'a armé et a tiré "ne [lui] appartiennent pas. C'est abominable, d'autant plus abominable qu'Edouard avait confiance en moi."

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