Prison ferme pour une conductrice ivre

Lors des funerailles a Allouagne, plusieurs centaines de personnes avaient rendu hommage au garçonnet.
Lors des funerailles a Allouagne, plusieurs centaines de personnes avaient rendu hommage au garçonnet. © maxppp
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avec agences
La jeune automobiliste avait mortellement fauché un enfant de trois ans dans le Pas-de-Calais.

Le tribunal a tranché. La jeune conductrice qui avait causé la mort d'un enfant de trois ans et grièvement blessé son père en août 2008 à Allouagne, dans le Pas-de-Calais, alors qu'elle conduisait sous l'emprise de l'alcool et envoyait des textos, a écopé jeudi soir de deux ans et demi de prison ferme.

La prévenue présente ses excuses

Le tribunal correctionnel de Béthune a condamné la jeune femme de 23 ans à cinq ans de prison dont 30 mois avec sursis. Le tribunal lui a également interdit de repasser son permis de conduire pendant les trois ans de son sursis avec mise à l'épreuve, et a assorti à sa condamnation une obligation de soins par rapport à ses problèmes d'alcool et de cannabis. Elle devait être écrouée jeudi dans la soirée.

L'avocat de cette la conductrice, Me Stéphane Robillard, a plaidé le fait que sa cliente buvait beaucoup à la suite d'une double déception sentimentale et professionnelle, évoquant une "perte complète de repères" de la jeune femme. Cette dernière a expliqué n'avoir aucun souvenir de l'accident.

Hospitalisée pendant un mois après l'accident, elle avait été placée sous contrôle judiciaire. Les analyses avaient révélé que la conductrice avait un taux 2,17 g d'alcool par litre de sang. L'enquête a permis de mettre en évidence sept envois et réceptions de SMS sur son téléphone portable, le dernier quatre minutes avant que les secours aient été appelés.

A l'audience, la jeune femme a présenté des excuses à la famille de garçonnet fauché alors qu'il faisait du vélo et que son père le suivait à pied. Grièvement blessé, celui-ci avait passé trois semaines dans le coma. "Ça n'aurait jamais dû se passer, je vis avec ça tous les jours, je m'endors avec ça tous les jours", a-t-elle confié à la barre.

La mère du garçon évoque un "calvaire"

Dans un texte lu à l'audience, la mère du garçonnet a évoqué le "calvaire" et la "descente aux enfers" de sa famille, rejetant les "excuses théâtrales" de la prévenue. "Mes clients attendaient qu'on leur donne au moins un début d'explication", a plaidé pour la famille des victimes Me Frank Berton.