Prison ferme pour des casseurs de Poitiers

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Les trois peines prononcées après les graves incidents survenus samedi s'échelonnent de un à quatre mois de prison ferme.

Prison ferme et mandat de dépôt : trois personnes jugées lundi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Poitiers après les violences commises samedi dans la ville, ont passé leur première nuit en prison.

Un homme de 51 ans a été condamné pour une durée de huit mois de prison dont quatre fermes, et deux jeunes gens à six mois dont un ferme. Le parquet avait réclamé contre eux des peines de 18 mois dont dix fermes.Les cinq autres prévenusse sont vu infliger des peines de prison avec sursis de deux à six mois.

"Parodie de justice", a aussitôt dénoncé la défenseur de quatre des condamnés. Selon elle, "on a arrêté les voleurs de pommes mais pas les meneurs." Cris et pleurs d'une trentaine de jeunes rassemblés dans la salle d'audience et de 40 autres à l'extérieur, en bas des marches du palais de justice, ont accueilli cette décision.

Les violences et les dégradations commises samedi après-midi en marge d'un festival de spectacles de rue, en plein centre-ville de Poitiers sont des "actes inqualifiables" pour le maire socialiste de la ville, et dignes de "commandos militaires", a affirmé le patron des policiers de la Vienne.

Regardez une vidéo tournée par un amateur sur les lieux des violences :

"Il y avait énormément de monde en ville, tout d'un coup ils ont sorti leurs masques au milieu de la foule et sont partis en direction de la prison", jetant des projectiles sur les policiers et brisant du mobilier urbain, mais "sans faire de blessés", a raconté la directrice de cabinet du préfet, Anne Frackowiack. Plusieurs monuments ont été tagués.

Le rassemblement était prévu initialement pour protester contre le transfèrement de détenus, dimanche, entre l'ancienne et la nouvelle prison de la ville, selon plusieurs blogs de la mouvance anarchiste. Le transfèrement s'est déroulé sans incident. Selon la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire, les 118 détenus, dont sept femmes, ont été transférés sous bonne garde.