Premier test social pour le gouvernement

La conférence sociale qui se tient lundi et mardi au palais d'Iéna constitue le premier test pour la nouvelle méthode de gouvernance fondée sur la concertation, revendique par l'exécutif.
La conférence sociale qui se tient lundi et mardi au palais d'Iéna constitue le premier test pour la nouvelle méthode de gouvernance fondée sur la concertation, revendique par l'exécutif. © Reuters
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Frédéric Frangeul avec agences , modifié à
La conférence sociale qui se tient jusqu'à mardi va définir "la feuille de route" du quinquennat.

François Hollande est arrivé lundi à 8h30 au Palais d'Iéna, pour rencontrer les leaders syndicaux et patronaux avant d'ouvrir officiellement la grande conférence sociale qui lancera, dans la concertation, les grands chantiers sociaux du quinquennat. "C'est un moment important" pour "faire en sorte que le pacte social et républicain soit préservé", a précisé de son côté le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à son arrivée, en saluant "une méthode nouvelle".

Dans un contexte de crise où se multiplient les plans sociaux, l'objectif affiché du gouvernement est d’aboutir à ce sommet à "un compromis à bien des égards historiques", permettant de résoudre le problème numéro un, l'emploi, grâce à la "culture de l'accord", du "donnant-donnant", comme l’a souligné Jean-Marc Ayrault. Europe 1.fr détaille les principaux enjeux de cette conférence sociale.

• Préciser les urgences économiques et sociales. Le coup d'envoi de cette conférence sociale sera donné lundi à 11h15 par le président François Hollande au siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Le chef de l’Etat devrait préciser dans son discours les urgences à la fois économiques, comme la réduction des déficits et de la dette sur fond de croissance quasi-nulle,  et sociales, avec au premier plan la lutte contre le chômage et singulièrement celui des jeunes.

• Promouvoir la "démocratie sociale".  Auparavant, il se sera entretenu pendant deux heures avec les numéros un des cinq organisations représentatives syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et trois patronales (Medef, CGPME, UPA) pour les consulter sur la "démocratie sociale", un des thèmes majeurs de sa campagne électorale. Outre ces organisations, la conférence est ouverte à plusieurs autres formations, associations, collectivités territoriales. Elle a été préparée par une multitude de réunions bilatérales.

• Définir une feuille de route. Le but n'est pas de sortir mardi soir avec des annonces mais une "feuille de route" pour les réformes sociales des deux prochaines années, à partir des sept thématiques abordées en tables rondes: emploi, retraites, redressement économique, service public, égalité professionnelle, rémunération, formation professionnelle.  Il appartiendra au Premier ministre de faire la synthèse des travaux mardi après-midi et de lancer la feuille de route des négociations à venir avec les partenaires sociaux.

• La question des contrats d’avenir et du contrat de génération.  Des accords rapides sont attendus sur des sujets "urgents". Ainsi, les "contrats d'avenir", destinés aux jeunes de quartiers défavorisés, devraient voir le jour en septembre. Le contrat de génération, idée phare du candidat Hollande, est lui attendu pour la fin de l'année.

• La lutte contre les "licenciements abusifs". Un autre chantier épineux sur fond de multiplication des plans sociaux, est la lutte contre les "licenciements abusifs". "80.000 emplois sont menacés", selon Bernard Thibault leader de la CGT. Le gouvernement entend lancer la négociation sur ce sujet et espère un accord dans les six à neuf mois pour ensuite légiférer. Mais pour le patronat, le problème majeur est la perte de compétitivité des entreprises dont "la restauration passe nécessairement par une baisse du coût du travail", affirme l'UPA (artisans). Pour alléger ce coût, certains prônent un transfert d'une partie des charges sociales sur la CSG.

• La réduction des effectifs dans les ministères. Un autre sujet épineux sur la table, qui a déjà suscité un tollé syndical, est la réduction d'effectifs de certains ministères, rigueur oblige. Mais les syndicats admettent aussi les contraintes du gouvernement: "C'était la rigueur avant l'arrivée de François Hollande, c'est la rigueur après", affirme le leader de la CFDT, François Chérèque qui reconnaît : "nous ne pouvons pas continuer de transmettre des dettes excessives à nos enfants".