Pourquoi les prix à la pompe grimpent

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Sophie Amsili avec agences
Les prix du gazole et de l'essence ont chauffé pendant l'été, sur fond de tensions dans le monde arabe.

La hausse. Si vous êtes un automobiliste régulier, la mauvaise surprise n'a pas dû vous échapper. Les prix des carburants ont grimpé cet été pour retrouver les hauts niveaux du mois d'avril 2013.

Le gazole, qui représente 80% de la consommation française de carburants, coûte ainsi 1,384 euros par litre en moyenne mardi selon le site Carbeo.com qui recense les prix affichées dans toutes les stations services. Cela représente une hausse de 2,1% en un mois. Les chiffres du ministère de l'Ecologie et de l'énergie témoignent également de cette progression. L'essence a suivi le même chemin. Le litre de super sans plomb 95 vaut ainsi mardi 1,577 euros en moyenne selon Carbeo.com, soit 1,5% de plus qu'il y a un mois. 

>> Pourquoi une telle hausse ?Après un net reflux mi-août, les prix ont en fait joué au yo-yo pendant tout l'été. Mais depuis mi-août, la pente ascendante s'est accentuée, reflétant les inquiétudes dans certains pays producteurs du monde arabe.

En Libye tout d'abord, la production de pétrole continue de diminuer selon les autorités qui mettent en cause des mouvements armés fermant des champs pétrolifères. Suite à une dernière attaque il y a une semaine, le pays ne produirait plus que moins de 200.000 barils par jour (bpj) contre 1,6 million de bpj avant la guerre civile de 2011.

En Egypte, les troubles depuis la destitution du président Morsi continuent également de faire pression sur les cours du brut. Le pays, qui n'exporte que très peu de pétrole mais dispose en effet de canaux majeurs d'acheminement du brut : le canal de Suez et un important réseau d'oléoducs.

La Syrie, enfin, a affolé les marchés. Si le pays n'est qu'un tout petit producteur de pétrole, avec quelques milliers de barils par jour, le conflit qui y fait rage depuis deux ans et demi est scruté par les marchés qui craignent qu'une intervention internationale ne déstabilise l'ensemble du Moyen-Orient. L'Iran, allié du régime de Bachar el-Assad menace ainsi de bloquer le détroit d'Ormuz où circule un tiers du pétrole mondial. Une mesure de rétorsion prise très au sérieux par les Occidentaux.

Les tergiversations occidentales sur une intervention en réponse à l'attaque chimique du 21 août devraient toutefois stabiliser les cours du brut et offrir un répit aux automobilistes.