Pourquoi Carlos est-il jugé 30 ans après ?

Sa longue cavale et la lenteur de la procédure expliquent pourquoi le procès de Carlos arrive près de 30 ans après les attentats pour lesquels il est accusé de complicité.
Sa longue cavale et la lenteur de la procédure expliquent pourquoi le procès de Carlos arrive près de 30 ans après les attentats pour lesquels il est accusé de complicité.
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Marion Sauveur avec Reuters et AFP , modifié à
Le terroriste comparaît pour quatre attentats commis il y a trois décennies. Explications.

Trente ans après les quatre attentats à Paris qui lui sont en partie attribués, Ilich Ramirez Sanchez comparaît à partir de lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris. Cette légende du terrorisme, plus connue sous le nom de Carlos, est ainsi jugée pour la deuxième fois en France. Mais c’est la première fois que celui qui dirigeait dans les années 1980 un groupe d'activistes d'extrême gauche est jugé pour des faits "en relation avec une entreprise terroriste". Europe1.fr vous explique pourquoi ce procès arrive si tardivement.

Une arrestation 12 ans après les faits. Entre le premier attentat pour lequel Carlos est jugé aujourd’hui (1982) et son interpellation, douze années se sont écoulées. Le Vénézuélien, recherché depuis les années 1970 par toutes les polices occidentales pour plusieurs séries d’attentats dont une à Paris en 1974, a réussi à semer les forces de l’ordre à ses trousses en se déplaçant de pays en pays : de l’Algérie, en passant par la Libye, le Yémen ou encore le Liban. C’est finalement en Syrie qu’Ilich Ramirez Sanchez est interpellé le 14 août 1994, sur une table d’opération. Et dès le lendemain, Carlos est incarcéré en France.

La lenteur de l’instruction. Malgré son arrestation, Carlos n’est pas jugé dans l’immédiat. La raison ? Les délais de procédure et surtout la lenteur de l’instruction : il a fallu treize années (1994 à 2007) à Jean-Louis Bruguière pour instruire le procès et réunir plusieurs preuves de la complicité d’Ilich Ramirez Sanchez dans les différentes attaques françaises. Figurent notamment des documents des ex-services secrets de l'Est mais aussi une lettre portant les revendications du crime par une "Organisation de lutte armée arabe" et sur laquelle des experts disent avoir identifié l'écriture de l'activiste vénézuélien. Problème : l’original de ce document est introuvable. 

Carlos est accusé d'avoir organisé quatre attentats à la bombe : le premier le 29 mars 1982 contre le train Capitole Paris-Toulouse et qui avait fait 5 morts et 77 blessés, le deuxième le 22 avril 1982 rue Marbeuf à Paris et qui avait fait un mort et 63 blessés et les troisième et quatrième attaques le 31 décembre 1983 dans le TGV près de Tain-l'Hermitage et à la gare Saint-Charles de Marseille qui avaient fait 5 morts et 50 blessés au total.