Portrait robot du fraudeur en entreprise

En deux ans, le nombre d'entreprises touchées par la fraude a explosé, passant de 29 à 46 %.
En deux ans, le nombre d'entreprises touchées par la fraude a explosé, passant de 29 à 46 %. © MAXPPP
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avec Pierrick Fay , modifié à
La moitié des entreprises françaises reconnaissent avoir été victimes d’une fraude en 2011.

Détournement de fonds, fraude comptable, corruption, cybercriminalité : près d'une entreprise française sur deux reconnaît avoir été victime cette année d'une fraude. La plupart du temps, ces fraudes se déroulent à l’intérieur même de l’entreprise.

Plus 15% d’entreprises touchées en deux ans

Selon une étude publiée par Pricewaterhouse Cooper (PCW), une société de conseil en stratégie d’entreprise, le nombre de fraudes en entreprise est en constante augmentation depuis 2005. En deux ans, le nombre d'entreprises touchées a explosé, passant de 29 à 46 %. Et il semble qu’aujourd’hui, les entreprises françaises ont pris conscience du risque et sont parvenues à arrêter plus de fraudeurs. Fraudeur et non fraudeuse puisque le plus souvent, l’auteur du délit est un homme.

La fraude au masculin

En effet, huit fois sur dix, le fraudeur est un homme. Il a en moyenne entre 40 et 50 ans et c'est un « vieux de la vieille ». Il connaît bien l’entreprise dans laquelle il travaille depuis longtemps : depuis plus de 10 ans dans 28 % des cas. 

C'est essentiellement un cadre à 41 % avec un bon niveau d'étude. En résumé, un senior respecté et souvent au-dessus de tout soupçon. Dans la plupart des cas, selon l'avis de ses anciens collègues, le fraudeur est un bon collègue à qui on prêterait le bon dieu sans confession.

Ce fraudeur qui met l’ambiance

C'est aussi le constat dressé par PCW qui a rencontré plusieurs fraudeurs au cours d'investigation dans des sociétés. PCW cite notamment l'exemple du propriétaire d'une PME qui regrettait d'avoir dû se séparer d'un de ses cadres, auteur d'une fraude de 800.000 euros, mais qui mettait une si belle ambiance dans l'entreprise.

Dans 76 % des cas, les fraudeurs ont été licenciés. Et, nouveauté, les entreprises n'hésitent plus à porter plainte. Même si, dans 8 % des cas, le salarié n'a fait l'objet d'aucune sanction ou a juste été transféré à un autre poste.

La sanction dépend surtout du préjudice qui dépasse les 5 millions de dollars, soit plus de 3,7 millions d’euros pour une entreprise sur 10. Enfin, on apprend dans cette étude que plus le fraudeur occupe un poste élevé dans la hiérarchie, plus la fraude risque de coûter cher.