Perpétuité pour l’assassin de Valentin

Stéphane Moitoiret a été reconnu pénalement responsable de ses actes.
Stéphane Moitoiret a été reconnu pénalement responsable de ses actes. © MaxPPP
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avec agences
Stéphane Moitoiret a été reconnu pénalement responsable de ses actes par les jurés.

Le verdict a été accueilli avec des larmes de joie des parents de Valentin. Ce marginal de 42 ans a été reconnu responsable de ses actes et condamné jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre du garçon de dix ans, tué de 44 coups de couteau en juillet 2008. Sa compagne, Noëlla Hego, a pour sa part écopé de 18 ans de prison pour complicité d’assassinat.

La prison a finalement été préférée à un placement en établissement psychiatrique, malgré la schizophrénie diagnostiqué chez Stéphane Moitoiret. Sa culpabilité avait été établie par son ADN, mêlé à celui de l’enfant. Sur les dix experts convoqués, six ont jugé que Stéphane Moitoiret était sous le coup d’une "altération du discernement" au moment des faits, un état qui permet une sanction pénale.

Une "volonté de juger les fous"

La défense de Stéphane Moitoiret avait plaidé la folie et donc l’irresponsabilité devant la loi, invoquant le "délire mystique" du couple avant le meurtre. Relevant qu’aucun mobile n’avait pu être identifié pour ce meurtre, l’avocat de la défense Me Franck Berton affirmé que "si on ne trouv[ait] pas d’explication à ce meurtre, c’est qu’on nage[ait] en pleine folie".

"L’enfermement carcéral est fait pour les délinquants capables de comprendre leur peine", pas pour "celui qui est en marge de la raison", a-t-il insisté. "Je vous demande du courage" pour "constater l’abolition de son discernement, non pas par pitié, vengeance ou crainte, mais par raison, libres que vous êtes", a lancé l’avocat aux jurés.

Pas d'explication du meurtre

Son collègue Me Hubert Delarue avait quant à lui dénoncé une "volonté affichée de juger les fous", rappelant à la cour que depuis la loi sur l’hospitalisation d’office du 27 juillet 2011, il y avait "une autre voie que la prison" pour les "psychotiques dangereux".

L’argument n’a pas convaincu les jurés de la cour d’assises de l’Ain, ni le parquet, qui avait requis trente ans de réclusion criminelle contre Stéphane Moitoiret. Les parents de Valentin, eux, n’ont toujours aucune explication du geste de l’assassin.