"Pass contraception" : Royal veut aller au bout

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La rectrice de Poitiers a pourtant confirmé mardi qu'elle s'opposait à la distribution des "pass contraception" dans les lycées.

La polémique autour du "pass contraception" se poursuit.Ségolène Royal avait présenté vendredi dernier ce projet, destiné à réduire les grossesses précoces et non-désirées chez les jeunes filles mineures. Mardi, la rectrice de l'académie de Poitiers a confirmé qu'elle s'y opposait. Mais la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes ne semble pas décider à en rester là.

L’ex-candidate à la présidentielle socialiste a ainsi demandé aux infirmières scolaires de Poitou-Charentes de se rebeller et de braver leur hiérarchie. "J'appelle à la prise de responsabilité et à la liberté des infirmières. Je crois qu'un peu d'humanité est utile dans le monde dans lequel nous vivons", a déclaré Ségolène Royal. "La liberté d'accès des jeunes filles à la contraception gratuite, c'est un droit fondamental", a-t-elle insisté.

En quoi consistent ces "pass contraception" ? Gratuits, les tickets donnent droit à une consultation médicale chez un médecin et chez un gynécologue, des analyses, un bon pour obtenir un traitement contraceptif pour six mois et une visite de contrôle. L'opération est financée à hauteur de 300.000 euros par le conseil régional de Poitou-Charentes.

La rectrice de l’académie de Poitiers, qui s’est présentée comme la "garante de ce qui se passe dans les établissements", a estimé que ce projet était "dans l'insécurité juridique". Avant elle, le ministre de l'Education nationale s'était déjà prononcé contre en fin de semaine dernière. "L'Education n'a pas à se substituer au planning familial, seul autorisé à prescrire des contraceptifs à un enfant mineur", avait estimé Luc Chatel.

Ce projet semble pourtant avoir les faveurs de certains parents d'élèves, du Mouvement du planning familial et de plusieurs syndicats lycéens. "Encore une fois, les lycéens vont payer les frais d'une vision dogmatique et conservatrice de l'Education nationale", a par exemple dénoncé l’UNL.