Pasqua se dit "humilié" et "meurtri"

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Europe1.fr (avec AFP)
A deux jours de la fin de son procès, l’ex-ministre a clos les débats en clamant son innocence.

Charles Pasqua a joué à fond la carte de la victimisation mercredi à l’avant-dernier jour de son procès devant la Cour de justice de la République (CJR). L’ancien ministre de l’intérieur, âgé de 83 ans, s’est une nouvelle fois dit innocent des malversations financières dont il doit répondre, rejetant la faute sur ses anciens collaborateurs, qu’il accuse de trahison.

"Ma comparution devant la CJR me touche profondément. Je suis humilié en tant qu'homme politique, humilié parce que ma famille et moi sommes traînés dans la boue depuis dix ans", a déclaré le vieux lion politique, en reconnaissant ne "pas être un homme d'acier" même s'il a "l'air solide". Il s'est dit aussi "meurtri": d'avoir vu l'accusation convoquer son "propre fils" devant la cour, meurtri aussi d'avoir constaté, au fil des débats, que des gens à qui il avait donné sa confiance l'ont "trahi".

Verdict vendredi

Mais s'il s'est dit ébranlé, l'ancien ministre a continué de plaider sa cause mieux que personne. Durant près de deux heures, micro en main, il a consciencieusement démonté les accusations à son encontre, d'abord lors d'un long monologue face à la cour puis pressé des questions par les juges. En assénant sa thèse, celle d'un homme berné par des collaborateurs auxquels il a trop fait confiance. "Ils ont fait leurs affaires, ce n'est pas autre chose et moi je n'ai rien à voir là-dedans." Et de résumer sa défense d’une formule : "Quand je donne ma confiance, je ne la donne pas à moitié".

Les réquisitions du ministère public interviendront jeudi. Le verdict sera rendu vendredi. Aux quinze juges, dont douze parlementaires, comme lui, Charles Pasqua a lancé un ultime défi: "Si vous considérez que je suis un pourri, condamnez-moi, faites-le. Mais je vous regarde bien dans les yeux les uns et les autres et j'ai la faiblesse de penser que vous me connaissez mieux que ça et que vous avez une autre perception de moi".