Pasqua : les témoins tournent casaque

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Fabienne Cosnay (avec agences) , modifié à
Plusieurs témoins sont revenus sur ce qu'ils avaient affirmé pendant l’instruction.

La première semaine du procès Pasqua aura été marquée par la volte-face de plusieurs témoins censés éclaircir le rôle exact de l’ancien premier ministre dans trois affaires, la Sofremi, Alstom et celle du casino d’Annemasse.

Jeudi, la Cour est revenue sur l’affaire Sofremi. Dans ce dossier, Charles Pasqua est jugé pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux". La nébuleuse des commissions occultes encaissées dans les années 1990 par plusieurs intermédiaires au préjudice de cette société dépendant de la Place Beauvau constitue la troisième affaire abordée par la CJR depuis le début du procès, lundi.

Souvenirs défaillants ?

L'ancien PDG de la Sofremi, Bernard Dubois, est revenu sur les déclarations qu’il avait tenues devant le juge d’instruction. "Aujourd'hui, je dis clairement que je n'ai jamais eu connaissance d'un système de financement des activités politiques de Charles Pasqua et pour lequel on m'aurait désigné à la tête de la Sofremi".

Durant l'instruction, il avait déclaré avoir "compris dès les premiers jours de (son) installation qu'on allait (lui) demander de commissionner Etienne Leandri pour que, par des retours de commissions, il finance ce que Charles Pasqua ou son entourage allait lui demander de financer".

Pasqua conforté

Même revirement mercredi lors de l'audience consacrée à l'affaire GEC-Alsthom. A la barre, les anciens dirigeants de la société ont penché pour la thèse d’une escroquerie organisée aux dépens du sénateur des Hauts-de-Seine.

Un début de procès satisfaisant pour l’ancien ministre. "Les auditions des témoins ont conforté ma certitude d'avoir été victime d'une instruction à charge" a commenté Charles Pasqua, jeudi, à la sortie du tribunal. Le procès reprend lundi.