Pas d'enquête sur l'affaire des "biens mal acquis"

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Un tribunal parisien a refusé d’ouvrir cette affaire portant sur l'acquisition de biens immobiliers en France par trois chefs d'Etat africains.

La Cour d'appel de Paris a refusé jeudi qu'un juge d'instruction enquête sur l'affaire dite des "biens mal acquis" présumés par les présidents du Gabon, du Congo et de Guinée équatoriale et de leur entourage.

La chambre de l'instruction a jugé irrecevable la plainte de l'ONG Transparence International, spécialisée dans la lutte contre la corruption, déposée en décembre 2008. Celle-ci visait les conditions d'acquisition d'un important patrimoine immobilier et mobilier en France par trois chefs d'Etat africains : Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang de Guinée équatoriale et le défunt chef d'Etat gabonais Omar Bongo.

En mai dernier, la doyenne des juges du pôle financier de Paris, Françoise Desset, avait donné son feu vert à l'ouverture d'une enquête. Mais le parquet avait fait appel de la décision, estimant que le plaignant n'avait juridiquement pas d'intérêt à agir.

D'après l'ONG, le patrimoine immobilier des trois chefs d'Etat en France s'élèverait à 160 millions d'euros. Le clan Bongo possèderait à lui seul une trentaine de luxueux appartements ou maisons.

Pour Transparence International, "il n'y a aucun doute sur le fait que ce patrimoine n'a pu être constitué grâce aux seuls salaires et émoluments de ces chefs d'Etat. Pour l’ONG, il existe de sérieuses présomptions de détournements de fonds publics".