Paris : bientôt des "salles de shoot" à disposition ?

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le député socialiste Jean-Marie Le Guen propose de mettre en place des salles sécurisées pour accueillir les toxicomanes.

La Ville de Paris a voté lundi soir une subvention à une association qui sera chargée de réaliser une expertise sur les salles de consommation des drogues pour toxicomanes. Ces espaces permettent à des toxicomanes de s'injecter des produits stupéfiants en bénéficiant d'un accompagnement.

Une subvention de 26.000 euros a été allouée à l'association Elus, Santé Publique et Territoires (ESPT), pour "mettre en place une réflexion, expertise sur les salles de consommation à moindres risques pour toxicomanes", avant une possible expérimentation du dispositif.

Le député socialiste de Paris, Jean-Marie Le Guen, avait proposé lundi au Conseil de Paris de mettre en place des salles de consommation de drogue, afin de placer les toxicomanes dans "un environnement sécurisé". "Dans ces salles, on peut établir un premier contact et essayer de les faire rentrer dans les circuits de soin et de prévention qui existent", a déclaré sur Europe 1 le député de Paris :

 


Il s'agit de "rassembler les données, les résultats et expérimentation. Il existe plus de 80 salles de consommation ou d'injection dans plus de 25 villes européennes. Une fois cette comparaison internationale faite, on va réfléchir aux conditions optimum où nous pourrions créer un lieu sécurisé où les toxicomanes prendraient le chemin de la réinsertion", a encore défendu le député socialiste. "A la suite de cette étude j'espère que la municipalité aura le courage d'entrer dans l'expérimentation", a plaidé la conseillère des Verts.

Selon Véronique Dubarry, maire adjointe et élue Verte de Paris, "ce lancement d'étude pour une salle de consommation, salle de ‘shoot’ diront d'aucuns, est un outil sanitaire et social et rien d'autre, ce n'est pas permissif". Il limitera en outre les tensions entre riverains et consommateurs de drogue.

Près de 60% des usagers de drogues sont infectés par le virus de l'hépatite C (VHC) et environ un tiers l'ignorent, ce qui contribue à propager l'épidémie, d'après des enquêtes spécialisées.