Parents : une rentrée scolaire zen, c'est possible

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Noémi Marois , modifié à
PRÊTS - C'est la veille de la rentrée et pour certains, le stress est là. Europe 1 vous livre ses conseils pour une rentrée en douceur.

Après quelques semaines d'insouciance, parfois en bord de mer, il faut se préparer à la rentrée scolaire et c'est souvent une source d'angoisse pour les enfants et les parents. Xavier Pommereau, pédopsychiatre spécialiste des adolescents au CHU de Bordeaux, Julien Laveine, pédopsychiatre au Centre hospitalier de Rodez ainsi que Béatrice Durand, professeur des écoles en Seine-Saint-Denis livrent à Europe 1 leurs précieux conseils pour une rentrée scolaire sereine. 

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Un bon sommeil, c'est primordial. Béatrice Durand en fait la base d'une bonne rentrée : "Trois jours avant le jour J, l'enfant se couche à 9 heures maxi pour se remettre dans le rythme de l'école". Un enfant en primaire a besoin en moyenne de 10 heures de sommeil quotidiennes, "moins s'il fait la sieste l'après-midi, par exemple en maternelle". Julien Laveine, pédopsychiatre souligne aussi que le sommeil est une véritable béquille psychologique car "la fatigue est un facteur stressant". 

Préparer la rentrée pour éviter d'angoisser. Il faut combattre le mal par le mal, c'est-à-dire se plonger dedans en la préparant. "Quelques jours avant la rentrée, on peut choisir avec l'enfant la tenue vestimentaire qu'il va porter, préparer son sac", explique le Docteur Laveine. "L'enfant doit pouvoir s'approprier ses affaires scolaires", selon l'institutrice, "laissez-le customiser à sa guise la trousse ou l'agenda". Ces petites occupations, faites avec son consentement, vont permettre de dédramatiser l'événement. Faire le trajet jusqu'à l'école, même si vous y trouvez porte close, rassurera aussi l'enfant. 

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La préparation d'une rentrée zen est aussi administrative. Dans la semaine précédent la rentrée, "un coup de fil à la mairie permet de faire les inscriptions cantine et études et de se renseigner sur les rythmes scolaires", explique Béatrice Durand. Des parents pris au dépourvus le jour de la rentrée déstabiliseront l'enfant qui ne se sentira pas en sécurité au sein de l'école. 

Dire les choses à l'enfant sans tabou. Si un peu de stress n'est pas forcément mauvais, le "stress envahissant" qui empêche de dormir et coupe l'appétit est plus inquiétant. À ce moment là, il faut parler avec l'enfant sans gène. "Les enfants n'aiment pas quand on tourne autour du pot, il faut poser la question directement, 'tu es inquiet pour l'école?'", propose Julien Laveine. Béatrice Durand insiste sur l'importance de paroles rassurantes, du type "tu vas être avec des enfants comme toi, du même niveau", "je serai là pour toi", "l'important est de faire le mieux que tu peux". 

Julien Laveine propose aussi de dédramatiser le stress en disant à l'enfant que c'est une chose normale qui s'envolera dès la première semaine d'école. 

Se remettre au travail scolaire avant la rentrée ? Non, si ce sont des exercices rébarbatifs et imposés à l'enfant. Oui, si ce sont "des activités ludiques, des choses faciles que l'enfant connaît déjà", propose Julien Laveine, "trente minutes par jour suffiront". Béatrice Durand parle pour sa part de "visites de musée, de Journal Télévisé ou de jeux de société en famille, etc. : tout ce qui peut éveiller sa curiosité". Dans tout les cas, il ne faut pas forcer un enfant. Et inutile que les parents culpabilisent si rien n'est fait, "une remise en route en douceur a lieu durant la première semaine d'école".

"Je suis plus stressé que mon enfant". Julien Laveine insiste : "Les parents sont les premiers à devoir déstresser". Mais qu'ils se rassurent, leur état est normal surtout si une entrée en maternelle se profile pour leur enfant. Le pédopsychiatre parle de "l'angoisse de la séparation" et d'"un changement d'état". L'école décharge en effet les parents de fonctions qu'ils assuraient jusque là. Les pleurs de l'enfant le jour J ne doivent pas inquiéter, "ils sont normaux". 

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"Mon enfant rentre au CP". Même si les premiers apprentissages ont lieu en maternelle, le gros de la lecture et de l'écriture s'apprend lors de l'année de CP et cela peut engendrer de l'angoisse. Inutile pour Béatrice Durand, car l'école a tout prévu : "Il y a des évaluations de rentrée et souvent, de l'aide personnalisée en petits groupes pour les élèves les plus faibles. On repère aussi les besoins possibles en orthophonie". Et si malgré tout ça, le parent ou l'enfant restent inquiets, "il ne faut pas hésiter à demander un rendez-vous avec le professeur". 

Docteur Laveine conseille aussi aux parents d'"accepter que leur enfant n'avance pas forcément au même rythme que les autres". Et comme "l'enfant déjà se stresse tout seul", inutile d'en rajouter.

L'entrée en 6ème, "la cours des grands". Xavier Pommereau, spécialiste des adolescents, est formel : "Le stress lors de l'entrée en 6ème est lié à l'entrée dans 'la cour des grands'". Ce qui fait peur à l'ado ? "De passer pour un 'petit', d'être moqué, de ne pas se faire de copains, la solitude est crainte par-dessus tout". Cependant, le jeune ado n'en parlera pas directement aux parents. À ces derniers d'aborder la question avant mais aussi après la rentrée. Durant les premières semaines, en effet, inutile de questionner son enfant sur son travail et ses profs, "il faut privilégier les questions du type : 'ils sont sympas dans ta classe ? C'est qui tes nouvelles copines ?'". 

Le Docteur Pommereau conseille aussi de parler à son enfant des "risques encourus au collège", les vols et les rackets notamment. Il faut lui dire de ne pas amener de choses précieuses au collège avant de s'être fait un bon réseau de copains. Dire cela ne risque pas de le stresser encore plus ? Non, selon le pédopsychiatre, pour qui il vaut mieux dire les choses plutôt que les taire. 

Xavier Pommereau est l'auteur de Nos ados.com en images, comment les soigner ? chez Odile Jacob

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