Panique sur le sperme des Français

La concentration des spermatozoïdes serait en baisse depuis 17 ans en France
La concentration des spermatozoïdes serait en baisse depuis 17 ans en France © Maxppp
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Thomas Morel avec AFP , modifié à
Selon une étude publiée mercredi, la concentration en spermatozoïdes du sperme français a baissé d'un tiers depuis 1989.

• Le chiffre. 49,9 millions. C'était le nombre moyen de spermatozoïdes présents dans un millilitre de sperme français en 2005, selon une étude publiée mercredi. Un chiffre en très nette baisse depuis 1989, puisqu'il était à l'époque de 73,6 millions/ml. Pour les chercheurs, la concentration du sperme a connu une baisse continue de l'ordre de 1,9% par an depuis 1989, mais reste toutefois bien au-dessus du seuil de fertilité, fixé par l'OMS à 15 millions/ml.

Quel est le responsable ? Si l'importance de l'environnement est mise en avant depuis de nombreuses années comme principal facteur de la baisse de qualité du sperme, il est très difficile de pointer du doigt un élément plutôt qu'un autre. "L'homme est souvent confronté à une multi-exposition", explique Le professeur Louis Bujan, spécialiste de la reproduction au CHU de Toulouse.

Phtalates (utilisés dans les cosmétiques), bisphénol A, tabac, obésité pourraient ainsi tous expliquer, au moins en partie, la diminution du nombre de spermatozoïdes. "Il y a tout un ensemble de facteurs, les pesticides (…), les téléphones portables, les ordinateurs, le stress, qui jouent tous sur la production de spermatozoïdes", ajoute le professeur François Olivennes, spécialiste de la fertilité interrogé sur Europe 1.

Eviter Paris. L'étude met également en avant des disparités selon le lieu de vie. A Paris, notamment, "un homme produit deux fois moins de spermatozoïdes que son grand-père", explique le professeur René Habert, de l'université Paris-Diderot.

Un phénomène généralisé. L'appauvrissement du sperme n'est d'ailleurs pas un phénomène franco-français. Depuis le début des années 90, les chercheurs n'ont pas cessé de s'interroger sur ce phénomène, qui semble toucher l'ensemble de la planète. A une exception : Au Danemark, une étude menée entre 1996 et 2010 sur 5.000 jeunes de 18 ans a fait ressortir une hausse de la concentration en spermatozoïdes.