Où en est l'affaire Estelle Mouzin ?

L'enquête sur la disparition d'Estelle Mouzin patine, sa famille simpatiente et met en cause le tribunal de Meaux.
L'enquête sur la disparition d'Estelle Mouzin patine, sa famille simpatiente et met en cause le tribunal de Meaux. © MAX PPP
  • Copié
avec agences , modifié à
La famille de la fillette disparue en 2003 accuse le tribunal de Meaux sur son travail d'enquête.

Le 9 janvier 2003, cela fera neuf ans jour pour jour qu’Estelle Mouzin a disparu. Elle avait alors de neuf ans. A l’approche de ce triste anniversaire, sa famille a décidé de hausser le ton, lassée de voir l’enquête patiner.

Résultat, elle a demandé mardi le dessaisissement du tribunal de Meaux, en charge du dossier, jugeant qu'il n'est "pas en mesure de traiter normalement un dossier aussi grave". Europe1.fr fait le point sur ce dossier judiciaire.

Le rappel des faits. Estelle Mouzin a disparu le 9 janvier 2003, sur le chemin de l’école à Guermantes, en Seine-et-Marne. Malgré de longues recherches et la diffusion d’appels à témoins, aucune trace de la fillette n’a été retrouvée. En 2010, les enquêteurs ont diffusé une photo vieillie de l'enfant, sans succès.

Pourquoi la famille Mouzin soupçonne-t-elle Michel Fourniret ? Bien que les enquêteurs ne privilégient aucune piste, la famille de la disparue a ses certitudes : il faut explorer en priorité la piste menant au violeur et tueur en série Michel Fourniret. En 2006, des photos de fillette avaient été retrouvées dans son ordinateur, puis le psychopathe avait lui-même demandé en 2007 à être jugé pour cette affaire.

Qu’est-il reproché au tribunal de Meaux ? La famille Mouzin a demandé en 2009 à la justice de procéder à des analyses ADN des milliers de cheveux retrouvés dans la camionnette de Michel Fourniret. Et c’est là que le ton monte : "plus d'un an et demi après cette demande, nous ne sommes pas en mesure de dire si les scellés ont été examinés et si ça a donné quoi que ce soit", a accusé mardi l’avocat de la famille.

Comment se défend la justice ? "Cela demande un certain temps, c'est en cours d'exploitation", a répondu la justice, estimant qu'"on ne peut pas dire que le juge d'instruction ne fait rien". La justice veut, par ailleurs, ne pas se limiter à la piste Fourniret, fragilisée par un élément de poids : au moment de la disparition de la fillette, un appel téléphonique prouve que le tueur en série se trouvait en Belgique.

Que demande la famille Mouzin ? Mais ces explications ne suffisent pas à convaincre la famille de la fillette, qui a donc demandé mardi le dessaisissement du tribunal de Meaux. "Soit le juge décide de clôturer le dossier, soit on continue et si c'est le cas, on se donne les moyens de le faire", a renchéri le père d'Estelle.