Orientations sexuelles : des discriminations en hausse

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Fabienne Cosnay avec Laure Dautriche , modifié à
ENQUETE - Les réclamations reçues par la Halde ont presque triplé en quatre ans.

Le chiffre a quasiment triplé en quatre ans. En 2010, 288 personnes ont saisi la Halde, la Haute autorité de lutte contre les discriminations, pour une discrimination liée à l’orientation sexuelle. Contre 110 saisines en 2007. Selon l’organisme, qui fait désormais partie du champ d'action du Défenseur des droits, ce type de discrimination est particulièrement présent dans le monde du travail, et dans certaines professions.

Selon les associations, les cas de discriminations liées à l'orientation sexuelle dans le monde du travail seraient en réalité beaucoup plus nombreux que ceux reçus par la Halde. Peu de gens oseraient faire appel à la justice car il est compliqué d’apporter la preuve de la discrimination sexuelle.

"L’entreprise a du mal à assumer ces cas de discrimination sexuelle mais comme elle sait que c’est illégal, elle essaie de trouver une autre cause pour licencier", explique Philippe Chauliaguet, du collectif Homoboulot.

Cyril, lui, a sauté le pas et a eu le courage de saisir la Halde. Enseignant depuis dix ans dans un établissement privé protestant, à Guebwiller, dans le Haut-Rhin, il a raconté à Europe 1 comment il s’était fait renvoyé du jour au lendemain à partir du moment où il avait annoncé qu’il s’installait avec son ami.

"Je me sentais le pestiféré" :

La Halde, via le Défenseur des droits, peut être saisie par toute personne qui s’estime victime d’une discrimination prohibée par la loi : âge, sexe, origine, situation de famille, orientation sexuelle, mœurs, caractéristiques génétiques, appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une nation, une race, apparence physique, handicap, état de santé, état de grossesse, patronyme, opinions politiques, convictions religieuses, activités syndicales. Elle peut aussi se saisir de toute pratique discriminatoire dont elle a connaissance.