"On ne veut pas de mensonge politique"

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Fabienne Cosnay , modifié à
Sur Europe 1, Augustin Legrand est revenu sur la polémique autour de l’accueil des SDF étrangers.

"Cela fait deux ans que ça dure, deux ans qu’on réclame à ce qu’il n’y ait pas cette sélection au faciès". Invité mardi sur Europe 1, le président de l'association Les Enfants de Don Quichotte Augustin Legrand est revenu sur la polémique entourant l’hébergement d’urgence des sans-papiers étrangers. Une polémique née après les révélations de Libération qui affirmait, dans son édition de lundi, que des consignes avaient été passées dans plusieurs départements pour refuser les étrangers en situation irrégulière dans les centres d'hébergement d'urgence.

Une sélection favorisée par le manque d’informations sur le nombre de sans-abris, selon Augustin Legrand. "On ne sait pas combien il y a de SDF dans nos rues, on sait juste qu’il y a 110.000 places d’hébergement été comme hiver", a-t-il expliqué.

"On a trop de demandes"

Fidèle à son personnage, Augustin Legrand a demandé "de la transparence et de la sincérité" aux hommes politiques. "On ne veut pas de mensonge politique", a insisté le conseiller régional Europe/Ecologie en Ile-De-France.

Aux bonnes intentions affichées par le secrétaire d’Etat au Logement, Benoît Apparu (NDLR : il a annoncé il y a quelques jours la mise en place d’un dispositif d'hébergement tout au long de l'hiver avec le principe de zéro demande non pourvue dans les centres), Augustin Legrand oppose la réalité des chiffres. "C’est impossible physiquement de faire ce que demande Benoît Apparu, même en ouvrant plus de gymnases et de salles municipales. On a trop de demandes", assure le président de l'association Les enfants de Don Quichotte. Et d’énumérer les "10 millions de personnes touchées de plein fouet par la crise du logement et les 3 millions de personnes très mal logées" en France.

"Les choses évoluent dans le mauvais sens"

En décembre 2006, Les Enfants de Don Quichotte incitaient les "bien-logés" à faire l'expérience de la vie précaire en installant une centaine de tentes au bord du canal Saint-Martin à Paris. Quatre ans après, le constat n’a pas changé. "Les choses évoluent dans le mauvais sens », assure Augustin Legrand, « la crise n’ayant fait qu’accentuer les choses".