Nucléaire : EDF veut une "task force"

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avec AFP , modifié à
Cette équipe d'intervention saurait régler en 24 à 48 heures un accident comme celui de Fukushima.

Electricité de France (EDF), premier exploitant de centrales nucléaires au monde, veut mettre en place une force d'intervention rapide capable de remédier en 24 à 48 heures à un accident du type de celui intervenu à Fukushima au Japon, a annoncé le groupe jeudi. "Nous voulons renforcer notre organisation de crise à la lumière de ce qui vient de se passer à Fukushima", a expliqué Dominique Minière, directeur de la production nucléaire en France chez EDF, lors d'une conférence de presse.

Il s'agit pour le groupe public d'électricité de se doter de moyens susceptibles de faire face à la perte d'alimentation électrique et des systèmes de refroidissement en eau sur l'ensemble d'une centrale nucléaire comptant 6 réacteurs, comme celle de Gravelines dans le Nord.

Aucune équipe de ce type actuellement

Actuellement, EDF n'est en mesure de répondre rapidement à un accident de ce type que s'il survient sur un seul réacteur. A Fukushima, plusieurs réacteurs ont perdu simultanément toute alimentation en électricité, à la suite du tsunami qui a frappé les côtes japonaises.

La "task force" d'EDF "apporterait des matériels complémentaires en eau et en électricité", tels que des moteurs diesel, afin d'"éviter qu'un incident ne dégénère en accident grave avec des rejets importants qui impacteraient la vie autour de la centrale", a expliqué Dominique Minière.

"Notre industrie ne peut exister que si elle est sûre"

EDF a soumis cette proposition jeudi au cours d'une audition devant l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "Cela n'a pas vocation à être un outil de communication", s'est défendu le patron d'EDF Henri Proglio. "Notre industrie ne peut exister que si elle est sûre", a-t-il souligné, alors que des militants de Greenpeace venaient tout juste d'accrocher une banderole marquée du slogan "Le nucléaire sûr n'existe pas" sur le siège parisien d'EDF.

Henri Proglio a de nouveau exclu d'arrêter une des centrales nucléaires d'EDF, au moment où plusieurs collectivités locales demandent la fermeture de celle de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus vieille encore en exploitation en France. "Si nous avions le moindre doute sur la sûreté de telle ou telle de nos installations, on n'attendrait pas que l'autorité de sûreté nous demande de l'arrêter pour le faire. Il n'est pas question de prendre le moindre risque en termes de sûreté", a-t-il assuré.

L'opération de Greenpeace

On s'en doute, ce discours n'a pas convaincu les anti-nucléaires, Greenpeace en tête, qui organisant une opération coup de poing pendant la conférence de presse. des militants de l'association. Une poignée de militants on grimpé sur la façade jusqu’au premier étage du siège parisien de l’entreprise et pendu une banderole : "Le nucléaire sûr, ça n’existe pas".

"On voit à peu près depuis un mois et demi les autorités françaises, les industrielles que sont Areva et EDF nous dire que le nucléaire français est plus sûr que les autres", peste au micro d'Eruope 1 Sophia Magnoni, responsable nucléaire chez Greepeace. "On pourra faire tout ce qu’on veut, l’homme ne peut jamais tout prévoir. Quand on développe du nucléaire, on prend un risque. Et ça doit être le choix des Français de dire si oui ou non ils sont prêts à l’accepter."