Nouvelles charges contre le Dr Krombach

A cause des pause dans les auditions, le verdict du procès Krombach, attendu vendredi ne pourrait n’être connu que samedi, la cour envisageant de siéger ce jour.
A cause des pause dans les auditions, le verdict du procès Krombach, attendu vendredi ne pourrait n’être connu que samedi, la cour envisageant de siéger ce jour. © MAXPPP
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Tugdual de Dieuleveult avec Fabienne Le Moal AFP , modifié à
De nouveaux témoignages accablent le médecin accusé du meurtre de sa belle-fille Kalinka.

Le verdict du procès Krombach qui se tient à Paris est attendu vendredi, il pourrait n’être connu que samedi. En effet, les pauses dans les débats survenus après le malaise de l’accusé, mardi, n’ont pas permis d’avancer comme cela était prévu.  

Bien qu’elle ait refusé une suspension des débats pendant 48h, pour que l’accusé se repose comme l’avaient demandé ses avocats, la cour a tout de même observé une pause dans les débats, jeudi matin. Afin de ne pas repousser encore une fois le verdict à une date lointaine, il n’est d’ailleurs pas exclu que la cour siège samedi.  

Malgré ces pauses, le procès est entré dans sa phase finale. Les derniers témoins se sont présentés mercredi à la barre. Pour la plupart médecins, ils s’étaient vu confier en 2010 de nouvelles expertises et analyses sur la mort de Kalinka Bamberski.

Morte étouffée par ses vomissements

Un an après la mort de Kalinka, Dieter Krombach avait reconnu avoir administré des somnifères à la jeune fille qui selon lui n’arrivait pas à dormir. Pour la professeur Dominique Lecomte, qui dirige l’l'Institut médico-légal de Paris (IML) il n’y a pas de doute, Kalinka est morte étouffée par ses vomissements. Selon l’experte, la réaction de régurgitation peut avoir été causée par ce somnifère, soit parce qu'il a été consommé en dose "importante"- et donc plus d'un demi-cachet-, soit parce que le corps endormi par ce somnifère a subi "une stimulation douloureuse d'ordre génital ou bucal". 

Pour la professeur Lecomte, "il ne peut s’agir que d’une agression sexuelle". Elle explique sa théorie en observant une lésion sur le vagin de Kalinka. Pourtant d’autres médecins ne sont pas aussi catégoriques expliquant qu'il manque plusieurs examens indispensables pour établir un viol. Néanmoins, ces témoignages favorisent l’accusation pour qui le Dr Krombach a endormi sa belle-fille pour abuser d’elle. Une hypothèse qu’a toujours réfutée le médecin allemand.

Nouveaux éléments troublants

Jusqu’à présent, la chronologie des faits n’avait prouvé l’existence que d’une seule piqûre de solution ferrique injectée par le Dr Krombach à Kalinka pour traiter une anémie chez la jeune fille. Or, selon un membre du collège d’experts, une seconde injection a été administrée à Kalinka avant sa mort, sans qu'il soit possible d'en décrire la nature.  

Autre information des experts médicaux, Dieter Krombach aurait procédé à une première tentative de réanimation de Kalinka dans la nuit. Elément troublant puisque Krombach a toujours affirmé avoir tenté de réanimer Kalinka, en lui injectant au réveil, alors que le corps était déjà rigide, différents produits. 

Cela amène vers un autre scénario avancé par l’avocat de la mère de Kalinka : la jeune fille serait morte alors que le professeur Krombach tentait de la réanimer après un malaise. Ce serait donc un accident. Mais, encore une fois, Dieter Krombach s’enferme en ne répondant que "non". De leur coté, les avocats de l’accusé ont qualifié ces nouvelles analyses de "championnat d’hypothèses".