Nouvelle campagne choc contre le viol

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Amélie Bertrand avec AFP , modifié à
Un site web est lancé à l'occasion de la journée contre les violences faites au femmes.

"La honte doit changer de camp". Tel est le slogan choisi pour la nouvelle campagne de lutte contre le viol, lancée à la veille de la journée contre les violences faites aux femmes. Préparée par trois associations, Osez le féminisme !, le Collectif féministe contre le viol et Mix-Cité, cette campagne veut, entre autres, aider les victimes dans leurs démarches judiciaires, médicales et psychologiques.

Un viol toutes les sept minutes

"L'objectif de la campagne c'est de dire 'stop, ça suffit, y en a marre'", s’insurge Caroline De Haas, porte-parole de Osez le féminisme ! "Il y a 75.000 femmes qui sont violées chaque année en France, c'est 200 femmes par jour, un viol toutes les sept minutes et on a le sentiment que personne ne considère cela comme un problème majeur dans la société, explique-t-elle.

Une pétition en ligne

La campagne s’appuie sur l’affiche, diffusée à 10.000 exemplaires, 150.000 tracts, mais aussi sur un site web, Contreleviol.fr. Une pétition y est mise en ligne, demandant plus de moyens financiers, une prise en charge médicale à 100 %, une meilleure prévention à l’école, et des jugements uniquement en cours d’assises. Les victimes sont en effet souvent incitées à aller en correctionnelle, car les procédures y sont plus rapides. Mais la plainte doit dans ce cas être requalifiée en "attouchements". Le coupable risque ainsi une peine de prison moins longue.

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Halte aux préjugés

Cette campagne veut aussi mettre à mal de nombreuses idées reçues sur le viol. "Il y a une sorte d'imaginaire collectif autour du viol où on considère que c'est quand même un peu de la faute des femmes", explique Caroline De Haas. Le site fait ainsi valoir que, dans huit cas sur dix, l'agresseur est connu de la victime, et qu'il vient dans 50% des cas de la famille ou de l'entourage proche. Un tiers des viols est commis au sein du couple.

En France, le nombre de femmes victimes de violences physiques ou sexuelles a augmenté en 2009, selon rapport annuel de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Le nombre de femmes, âgées de 18 à 75 ans, violentées est ainsi passé de 636.000 à 654.000 en 2008 et 2009.

Une journée de la jupe

Pour la journée contre les violences faites aux femmes, qui a lieu jeudi, plusieurs événements sont organisés. L’association Ni putes ni soumises propose ainsi une journée "Toutes en jupes". "Mettre une jupe c'est un acte militant, dans le quotidien, sur le lieu de travail, dans la rue, chez soi, car aujourd'hui tous ces espaces sont des espaces de danger pour les femmes", explique l’association. Plus de 100.00 personnes se sont déjà inscrites à cette opération via Facebook.