Nouveau procès du "Gang des barbares" : colère des magistrats

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Michèle Alliot-Marie a cédé à des pressions en demandant au parquet de faire appel, affirment les syndicats de magistrats.

La partie civile a exercé "des pressions très importantes qui ont réussi à faire changer le ministère de la Justice dans son ensemble", a déploré le président de l'Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard, interrogé lundi soir sur Europe 1, pointant le risque d'un possible "système de vengeances privées".

Le magistrat a critiqué l'intervention de la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, qui a demandé et obtenu un appel du parquet contre le verdict du procès de l'affaire Halimi. Le président de la plus importante organisation syndicale de la magistrature rejoint sur ce point des avocats de la défense et de la partie civile.

"Pour les victimes, les peines ne sont jamais assez sévères", affirme-t-il encore, regrettant une décision qui signe "la victoire du politique sur la justice [et] met le doigt dans une logique qui est malsaine".

Le président de l’USM s’élève par ailleurs contre une éventuelle levée du huis-clos lors du procès en appel, réclamée par la famille d’Ilan Halimi. "Ce serait une violation flagrante des standards internationaux qui protègent les droits des mineurs quand ils sont jugés et les protègent de toute audience publique", martèle le magistrat, qui rappelle que l’une des co-accusées était mineure à l’époque des faits.

Autre protestation, lundi soir : celle de la présidente du Syndicat de la magistrature, Emmanuelle Perreux : "Qu'un ministère cède à une groupe de pression me paraît une dérive", a-t-elle affirmé. "Ça montre à quel point aujourd'hui le politique entend gouverner le cours de la justice", juge-t-elle.