Nés en décembre ? Un mauvais départ...

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avec AFP , modifié à
Un chercheur a montré que les enfants nés en fin d’année avaient une scolarité plus difficile.

Mieux vaut être né en janvier qu’en décembre pour réussir à l’école et au-delà pour réussir dans la vie. C’est la conclusion qui découle de l’étude réalisée par un chercheur français en économie, Julien Grenet, et commentée mardi dans les colonnes du Monde.

De moins bonnes notes

A l’école, dès le CP, les élèves nés en fin d’année, moins matures que les autres, "obtiennent en moyenne des scores inférieurs de 66 % d’un écart type à ceux de leurs camarades nés en janvier", a calculé Julien Grenet. Et le phénomène ne disparaît pas au fil des années de scolarité : à 15 ans, 51% des élèves nés en décembre ont redoublé, contre seulement 35% de ceux nés en janvier.

Conséquence directe de cette scolarité plus difficile, à la fin du collège, le fait d’être né en décembre augmente "significativement" la probabilité d'être orienté en lycée professionnel plutôt qu'en lycée général.

Une naissance qui "coûte" 12.000 euros

Mais l’étude de Julien Grenet va plus loin, se demandant aussi si "la date de naissance influence les trajectoires professionnelles". Parmi les indicateurs pris en compte par le chercheur en économie : le salaire. "Nos résultats indiquent que les individus nés en décembre ont des salaires très légèrement inférieurs à ceux qui sont nés en janvier, l’écart étant plus important pour les hommes (- 2,3 %) que pour les femmes (- 0,7 %)", peut-on lire dans cette étude.

Sur une vie, à raison de 42 années passées au travail, le manque à gagner pour les natifs de décembre est ainsi de 12.000 euros, a calculé le journal Le Monde. Pour en finir avec cette injustice, les Pays-Bas proposent aux enfants nés en fin d’année de passer deux années en CP, histoire de donner à tous une chance de bien débuter dans la vie.