ND-des-Landes : le bras de fer se poursuit

Une centaine d'opposants se sont rassemblés sur la zone lundi.
Une centaine d'opposants se sont rassemblés sur la zone lundi. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
L’État se dit prêt à stopper les interventions de gendarmerie, les opposants refusent ce marché.

Statu quo à Notre-Dame-des-Landes, sur la zone du projet d'aéroport du Grand Ouest. Jean-Marc Ayrault avait annoncé samedi la création d'une "commission du dialogue". Mais les opposants ont refusé cette médiation sur tout autre point que celui de l'arrêt du projet. Lundi, les opérations de gendarmerie ont donc repris pendant la journée et, de leur côté, une centaine d'opposants se sont rassemblés sur le site.

C'est dans ce contexte que le gouvernement a décidé malgré tout de faire un geste, en indiquant lundi en fin de journée être prêt à stopper les opérations de gendarmerie sur le site, en échange d'un gel de toutes les nouvelles constructions illégales. Une offre retoquée quelques heures plus tard par les opposants.

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Le marché proposé par l'Etat. L’État a proposé "d'engager une discussion sur les bases suivantes": en échange du "gel de toutes les nouvelles constructions illégales sur la ZAD" (zone d'aménagement différée réservée à l'aéroport), "la contrepartie serait de stopper les interventions de la gendarmerie sur site", a indiqué la préfecture de Loire-Atlantique dans un communiqué.

Les pouvoirs publics sont également prêts à faire un geste en direction du secteur de la Châtaigneraie, où de nouvelles cabanes ont été érigées le 17 novembre lors d'une manifestation qui a réuni  entre 13.500 et 40.000 personnes selon les sources. "Une éventuelle suspension de la destruction de ces nouvelles cabanes pourrait également être envisagée dans les négociations", a indiqué la préfecture. L’État a demandé à la justice l'autorisation de détruire ces constructions. Cette demande doit être examinée le 4 décembre à Saint Nazaire.

Les opposants disent "non". Les opposants ont refusé de s'engager à un gel des constructions. "Ils ont délogé des gens, il y a des centaines de gens qui ont à passer l'hiver, il faudra bien qu'ils passent l'hiver quelque part", a affirmé  Cyril Bouliguand, membre de la Confédération paysanne, à l'issue d'une réunion entre les trois composantes de l'opposition institutionnelle au projet d'aéroport.  En revanche, "on accepte de libérer les routes pour que les riverains puissent circuler librement", a-t-il ajouté.

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Ce qu'il se passe sur le terrain.  Dès dimanche soir, c'est dans ce secteur de la Châtaigneraie que 45 tracteurs  se sont positionnés et enchaînés autour des cabanes afin d’empêcher l’intervention des engins de chantier et des forces de l’ordre. Répondant à un appel de l'Acipa, la principale association d'opposants au projet d'aéroport du Grand Ouest,  une centaine d'opposants se sont rassemblés, en se retranchant derrière les  engins.

Les opérations de gendarmerie ont toutefois continué. Quatre personnes ont été interpellées et un gendarme en civil blessé à la tête lors de l'assaut, par les forces de l'ordre, d'une barricade érigée sur une route. Les opposants cagoulés, repliés dans un champ voisin, ont continué de tirer des fusées de détresse sur les gendarmes pendant les travaux de destruction à la nuit tombante. Au moins une dizaine de gendarmes habillés comme des opposants se trouvaient sur la barricade et ont exhibé des bandeaux avec la mention "gendarmerie" au moment de l'assaut.